
Pour cette ultime humeur, avant les vacances largement méritées, je vais vous amener à la plage et pas n’importe laquelle : une plage ancienne, à la limite des côtes de sables et de rochers où les touristes restent rares, où les rues sont faites sur le sable, où les voitures sont presque proscrites et où la modernité est absente. Une plage presque comme avant !
Elle est sur la commune d’Argelès, mais revendique sa propre identité liée à sa situation excentrique de « recoin anarchique » sur une côte qui a beaucoup souffert. Elle résiste au recul de la plage que le port d’Argeles accélère. Elle résiste aux projets de la mairie et de son maire Antoine Parra qui voudrait la mettre au pas et qui met en place des interdictions inédites sur une plage, en fermant le chenal qui la dessert et en envoyant les petites embarcations qui accompagnent les baignades faire trempettes ailleurs. Elle porte son nom historique depuis des décennies : Le Racou ! Plus de voiles au Racou !
Le 18 juillet, la fête…
Le torchon brûlait entre les sioux du Racou et la très mauvaise volonté de Parra qui se prend pour le monarque local et se croit tout permis. Mais lors de la fête du 18 juillet, le conflit s’est exacerbé devant l’absence de courage d’un maire qui a brillé par son absence dans un lieu qu’il devrait considérer comme sa perle rare. Ce n’est pas le cas : « Le Racou à ma botte et silence dans les rangs ». Ce fut la cata.
Les calicots, faits avec les draps de Mémé, sont ressortis :
« Le chenal est notre cap, pas ton caprice !
Le Racou prend l’eau, Antoine fait naufrage !
Il ferme le chenal ! On ouvre les yeux !
Sans voile, un maire à la mer ! »
Et les jeux de mots faciles bien sûr :
« Au Parra vent, il y avait des voiles !
Il est sur une Parra-pente fatale… »
Et quelques images parlantes…
Et voilà ce qui se dit d’un édile qui n’écoute pas ses administrés, qui bafoue la démocratie sans vergogne. La fonction est difficile, délicate, mais elle nécessite avant tout une écoute résolue et une acceptation du dialogue dont Parra semble dépourvu. Il n’est pas dit que les Argelésiens n’aient pas envie de Parra-chever la tâche et de l’envoyer à la retraite lors des prochaines municipales.
Jean-Marie Philibert