LE TRAVAILLEUR CATALAN

La Ve République, à bout de souffle, produit des effets délétères. Elle étouffe le pluralisme démocratique, provoque un fort rejet de la politique entraînant une forte abstention et un gros taux  de bulletins blancs et nuls. Nous sommes le seul pays européen à élire un monarque républicain cherchant de plus en plus à prendre tous les pouvoirs. Ce qui conduit nombre d’électeurs à, non pas voter pour le candidat  – et le projet – qu’ils préfèrent, mais à choisir, en fonction des sondages, pour celui qui leur semble le mieux placé pour barrer la route à ceux qu’ils rejettent. Ce piège a encore fonctionné à plein et pour la troisième fois, la gauche est interdite de second tour. Nous sommes donc contraints de choisir entre le « racisme de classe » de la raison capitaliste et le « racisme ethnique » de l’alliée de tous les régimes proto-fascistes de l’Europe. Mais si, en apparence, l’affiche de ce second tour est la même qu’en 2017, la situation est beaucoup plus inquiétante.

À force de souffler sur les braises de l’extrême-droite raciste, xénophobe, anti-républicaine, le président et ses adeptes (n’est-ce pas le ministre de l’Intérieur qui reprochait à madame Le Pen d’être « trop molle » ?) n’ont cessé de renforcer le poison qu’ils disaient combattre. Poison qui a d’autant plus pu s’étendre, qu’il s’appuie sur les colères que la politique d’Emmanuel Macron n’a fait qu’attiser. Il ne peut être question de laisser les tenants de la préférence nationale, de l’abolition du droit du sol, de la guerre identitaire, de la haine des différences, du national-capitalisme, de la concurrence entre les travailleurs pour mieux servir les plus fortunés, prendre en main les leviers de l’État. Faire front contre l’extrême-droite en utilisant le seul outil pour le faire – le bulletin Macron – est aujourd’hui essentiel. Même si cela est douloureux !

Cette utilisation du droit de vote ne vaut en aucun cas approbation de la politique antisociale et anti-démocratique du président sortant. Au contraire, elle va de pair avec le combat à venir contre les puissances de l’argent et leur majordome à l’Élysée. Elle va de pair avec la recherche d’une large unité de la gauche  dans un maximum de circonscriptions pour envoyer à la Chambre en juin prochain de nombreux élus qui défendront les intérêts populaires.

René Granmont

 
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