
Vous avez chanté l’Internationale, vous vouliez faire du passé « table rase », vous vouliez que « le monde (change) de base ». Vous la chantez encore avec vos certitudes chevillées dans vos aspirations à voir la justice sociale instaurer une humanité libre et solidaire. Vous êtes persuadés que les désordres du monde font de la résistance, que les obscurantismes feront le nécessaire pour vous convaincre que ce n’est plus à l’ordre du jour, que les puissances de l’argent-roi tenteront l’impossible pour vous « assagir ». Votre expérience historique vous a confrontés aux aléas d’une lutte inégale et aux obstacles qui se dressent sur votre chemin. Vous continuez !
Avec l’élection de Trump… son internationale à lui a complètement tourné à l’extrême droite. Il vante les mérites de l’extrême droite allemande. Il envoie son émissaire à Munich, le vice-président Vance, vanter les mérites des forces ultra-réactionnaires et dire que c’est la seule chose qui compte pour les Européens. Il invite tous les fachos d’ici et d’ailleurs à son investiture. Il se sert d’Elon Musk pour vendre sa marchandise, casser l’état fédéral des States. Il veut mettre au pas les universités de son pays, il leur coupe les vivres. Il s’attaque à la science, à la culture. Il fait du MAGA (make america great again) sa casquette et une bible intangible qui cherche à asseoir aux yeux des Américains une volonté forcenée de s’enfermer dans une suprématie illusoire, où ils seraient les seuls à tirer bénéfice de tout.
Le « désordre » de la réaction
Les immigrés sont rejetés, la justice est mise au pas. Il veut le Groenland, le canal du Panama, le Canada. Il fera de Gaza une nouvelle côte d’Azur. De Poutine, son copain. Il mettra l’Europe au pas… cadencé ? Il tente de façonner nos esprits dans un désordre qui n’est qu’apparent, avec des constantes lourdes qu’il est aisé de percevoir chez les ultraconservateurs chrétiens, avec, entre autres, leur obsession de l’interdiction de l’avortement, leur retour à une religion hostile aux changements. Il s’appuie sur tous les nationaux-populistes nostalgiques d’un monde qu’ils savent menacé par un grand remplacement qui bouleverserait nos normes : Marine Le Pen, Victor Orban, Giorgia Meloni sont de ceux-là. Il cherche le soutien de quelques « grands esprits » libertariens, autocrates de l’industrie numérique et pleins de ronds. Musk est là pour ça, les autres vont à la soupe. Son internationale est fondamentalement réactionnaire.
Étrangler la démocratie
Il ne veut ni du progrès, ni des Lumières, il cherche à bousculer les équilibres internationaux, à remodeler le monde à sa guise au prix de la souffrance des peuples avec les mensonges les plus éculés. Il se pare de la vertu de la démocratie … pour mieux l’étrangler quand il le faudra. Tous les pires sont possibles. Les progressistes de tous les pays doivent le combattre, l’isoler, aider ses adversaires à s’en débarrasser. Pour lui réapprendre à reparler l’humain. Une urgence !
Jean-Marie Philibert