LE TRAVAILLEUR CATALAN

Les temps que nous vivons sont pleins d’incertitudes. Le long fleuve tranquille auquel peut-être, nous aspirions est à la fois un vœu pieux et laïc : il faut dire que l’expérience de la tranquillité du fleuve est le plus souvent très relative. Mais il semble que depuis quelques mois les soubresauts de l’histoire, de la vie politique, des relations internationales, des violences soient passés à la vitesse supérieure. Ma mémé qui avait vécu la troisième République, la quatrième et même la cinquième, deux guerres mondiales, l’occupation allemande, la colonisation et la décolonisation et tout le toutim, lorsqu’elle me parle encore (dans ma conscience) m’incite à garder  mon calme et ma lucidité. Les secousses sont la vie et leurs proliférations, quoi qu’on dise, l’enrichissent, même si elles la compliquent un peu.

Matamore

Commençons par celui qui était censé jouer un rôle temporisateur, coordinateur, leader dans le monde occidental, Trump, le nouveau président des States : ne voilà-t-il pas que fraîchement réélu, il se met à jouer les matamores, à revendiquer le Groenland, le canal de Panama, le Canada, à dire tout le mal possible de ses alliés européens, à faire les yeux doux à Poutine pour une illusoire paix rapide en Ukraine, à bouleverser le commerce international avec des droits de douanes qui risquent de faire crever l’économie mondiale, à jouer au yoyo avec les bourses. Il est insaisissable, personne ne le comprend. Se comprend-il lui-même ? Pas sûr. Une puissance majeure de notre monde est dans la tourmente et nous avec.

On s’habitue

Pendant le même temps les guerres continuent, sans qu’on puisse prévoir des issues rapides à des conflits violents qui alignent les morts, les destructions, les souffrances. Les raisons sont complexes, pas nécessairement clairement formulées. Les alliances européennes pour défendre l’Ukraine perdurent, les soutiens financiers, matériels, humains sont toujours là. Mais la perspective d’une paix possible reste lointaine, comme si l’engrenage guerrier restait le plus fort. Les Ukrainiens meurent. Nous fournissons les armes. Les Russes meurent aussi, en pure perte sans doute. On s’habitue.

On compte les morts

À Gaza, on a du mal à s’habituer à un conflit qui réactivé par l’offensive du Hamas a fait d’un bout de territoire concédé aux Palestiniens une prison, un mouroir où le gouvernement de Nétanyahu a décidé de faire disparaître des populations par milliers à coups de bombes que ses alliés américains lui fournissent sans retenue. Le gouvernement israélien aux mains d’une extrême droite s’octroie un droit de vie, de mort sur toute une population avec qui il a oublié qu’il devrait partager la terre. Nous comptons les morts.

Et chez nous

Le quotidien continue sans qu’on sache ce qui peut en sortir. La France avec un président qui ne préside plus grand-chose, avec un Lou Bayrou fatigué. L’Allemagne avec un nouveau gouvernement surprise. Une Europe qui tente, comme elle peut, de jouer son petit (grand ?) rôle. Des forces politiques qui se cherchent. Un Rassemblement National qui joue aux innocents les mains pleines, qui tente l’impossible pour faire de sa cheffe Marine une bonne âme aux dessus de tous soupçons. Elle aimerait bien participer à un grand basculement vers la droite extrême  de pans entiers de notre continent. Mais la justice et le pognon détourné de  l’Assemblée Européenne ne lui ont pas encore appris les fondements de notre démocratie, ils s’appellent la séparation des pouvoirs. Elle pense sans doute comme Trump, Netanyahu, et tous les allumés qui se croient ce qu’ils ne sont pas, que l’arbitraire et le culot suffisent au pouvoir.

Les forces politiques se cherchent, dis-je… Remplaçons-le se « cherchent », par se « «  trouvent », dans une intervention citoyenne toujours possible et le fleuve de l’intranquillité se calmerait un peu.

Jean-Marie Philibert

 
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