
Mobilisation
Malgré la promulgation de la loi sur les retraites et les interventions d’Emmanuel Macron, le front syndical, profondément uni, appelle à un 1er mai historique pour obtenir le retrait de la loi.
Comme ils l’avaient annoncé, et même si, comme l’avaient déclaré Sophie Binet de la CGT ou Laurent Berger de la CFDT, « la composition du Conseil constitutionnel peut interroger », tous les syndicats n’ont pas souhaité contester la légitimité de la décision des prétendus « sages » concernant la loi sur les retraites. Mais cette décision, pas plus que la promulgation précipitée de la loi par Emmanuel Macron, n’a entamé ni leur cohésion, ni leur volonté d’obtenir le retrait de cette loi.
Les différentes interventions du Président de la République n’ont pas plus convaincu l’intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA, UNEF, Vie Lycéenne, FAGE, FIDL, MNL) qui a réagi dès le 18 avril pour dénoncer le « mépris à la fois envers les organisations syndicales et envers les jeunes et l’ensemble de la population ». Dans un communiqué commun, elle a souligné que « l’exécutif ne prend pas conscience de la responsabilité qu’il porte en s’enfermant dans le déni », en l’accusant d’être le « seul responsable » de la situation explosive du pays. Dans ce communiqué, l’intersyndicale, qui n’a donc rien lâché sur le recul de l’âge de la retraite ou l’accélération du nombre de trimestres, a par ailleurs confirmé le refus de toutes les organisations de rencontrer le Président de la République.
Une mobilisation historique le 1er mai
Devant l’entêtement d’Emmanuel Macron, que le président de la CFE-CGC imageait en expliquant que « l’exécutif est comme une voiture lancée à 130 km/h face à un mur et fait comme si ce mur n’existait pas. », les syndicats de salariés, d’étudiants et de lycéens, toujours fermement unis, ont appelé les « travailleurs, travailleuses, jeunes, retraités et la population » à faire de la Fête du travail, le 1er mai, une grande journée de mobilisation « populaire pour le retrait de la réforme ».
En attendant le 1er mai, les actions se sont poursuivies, perturbant très concrètement les évènements politiques ou sportifs. Blocages, grèves, manifestations n’ont pas cessé. Pas un déplacement du Président de la République ou des ministres où ils ne sont accueillis par des manifestations et des « casserolades » malgré la présence massive de la police et les menaces judiciaires. Tout semble donc annoncer une énorme mobilisation le 1er mai. Comme le dit Laurent Berger, « le 1er mai, on casse la baraque ! » tandis que l’UGICT CGT annonce que « pour se faire entendre, on fait trembler les fenêtres de l’Élysée ».
Une mobilisation qui peut marquer un tournant d’autant plus que deux jours plus tard, le Conseil constitutionnel devra trancher sur une seconde demande de référendum d’initiative partagée…
René Granmont