Conférence
Vendredi 19 mai, la Cimade et l’Asti organisaient une réunion d’information sur l’opération Wuambushu à Mayotte.
Depuis le 21 avril, Darmanin démontre sa fermeté et son intransigeance vis-à-vis des « étrangers », délinquants, qui envahissent Mayotte.
Terrain d’expérimentation idéal. Il s’agit officiellement de supprimer les bidonvilles et d’expulser en masse les 3 000 indésirables Comoriens (300 par jour) pour assurer la sécurité. De fait c’est une rafle et une véritable chasse aux pauvres. Voire pire, le vice président du conseil départemental étant allé jusqu’à dire « il faut peut-être en tuer ».
L’indépendance de Mayotte par rapport aux Comores en 1975, soutenue par Action française a été un désastre pour les Mahorais et le début des tensions intercommunautaires.
Ces tensions ont été exacerbées par la multiplication de lois dérogatoires : destructions d’habitations sans jugement préalable sauf si relogement ; interdiction d’accès à la PMI pour les « sans-papiers » ; montant du RSA divisé par deux ; retraits des titres de séjour si pas de domiciliation ; carte de séjour spécifique ne donnant pas accès à un autre département sans visa ; 5 ans de titre de séjour des parents pour qu’un jeune puisse obtenir la nationalité française, scolarisation uniquement si preuve de domiciliation, etc. Autant dire que les jeunes de Mayotte (dont près de 7 000 sont des mineurs isolés) n’ont aucun espoir d’avenir. Et sont souvent, parfois à juste titre, accusés de délinquance. Ils donnent cependant des raisons d’espérer. Car si pour leurs parents la pauvreté était intégrée, pour eux elle est contestée. Jusqu’où pourront-ils aller ?
A.-M. D.