LE TRAVAILLEUR CATALAN

Banyuls-sur-Mer

Du 18 au 20 mai, la très traditionnelle Ascension Flamenca a porté haut le flamenco et ravi tous ses aficionados.

Reprise l’an dernier après la pandémie, Ascension flamenca 2023 (en fait la 13e édition) a fait un véritable triomphe.

Le temps maussade n’a pas empêché les groupes, musiques et danseuses en costume, de déambuler durant trois jours dans le village et le public était nombreux le premier soir sur la place publique à la Fiesta gitana. La démonstration de dressage de chevaux, une lecture pour enfants, un concert à la cave l’étoile avec El Energia y Cia entre autres. Et vendredi et samedi soir, salle Novelty, deux belles soirées d’authentique flamenco, chaque soir devant une salle comble

Des artistes français maîtres du flamenco

Vendredi soir, place aux artistes français (de Bordeaux à Marseille), espagnols certes par leurs familles et hautement réclamés de l’autre côté des Pyrénées. D’abord les chanteurs : Cristo Cortes (le meilleur chanteur français) et son neveu Emilio Cortes. Respectueux des canons du flamenco, deux chanteurs avec des voix différentes, contrastées dans leur timbre et leur mode d’expression. Et un guitariste sublime, Manuel Gomez, portant de bout en bout les deux chanteurs et les deux danseurs, et se lançant dans des harmonies inattendues aussi fines que poétiques. Et la danse, bien sûr. Pour commencer un duo de Kuki Santiago et Helena Cueto. Seule, un peu plus tard, Helena Cueto apporte une danse, Tarantos, magnifique, très variée, très en harmonie avec le chant. Techniquement parfaite, la rythmique des pieds foisonnante, et un costume innovant. Kuki Santiago terminait, avec un solo rythmiquement inventif, une technique de pieds virtuose et une attachante présence.

Du flamenco de haute volée

Des têtes d’affiche internationales honoraient la soirée du samedi. Par contre les chanteurs – les deux déjà présents la veille, et l’excellent Antonio Campo ont un peu souffert d’une mauvaise sonorisation, ce qui n’a pas empêché de reconnaître leurs qualités et surtout l’immense présence du chant dans l’expression du flamenco. Ils étaient accompagnés à la guitare par Tati Amaya. La vedette internationale était bien sûr Karimé Amaya (petite nièce de la grande Carmen Amaya). On dit son « taconeo » intersidéral et on attend les « tembleques » (tremblements du pied) qu’elle est une des rares femmes à réaliser. En bref, du grand art, qui fait frémir. Auprès d’elle, José Manuel Alvarez, un danseur surprenant qui s’étire en dansant d’une façon impressionnante – une sorte de Valentin le désossé du flamenco – avec des mouvements des pieds impressionnants et une gestuelle tout à fait personnelle, attachante et émouvante. Alors, non seulement du grand flamenco, mais aussi la preuve qu’en dépit de toutes ses contraintes, le flamenco pur sait être très varié.

Portée par une équipe très petite mais infiniment passionnée, (aidée cette année pour la programmation par le chanteur Cristo Cortes) cette réalisation marquée par un plein succès promet un bel avenir pour Ascension Flamenca.

Y.L.& D.T.

 
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