La Commune de Paris, qui n’a duré que 72 jours, a eu lieu il y a un siècle et demi. Dans de nombreux domaines, cette formidable expérience populaire et démocratique a jeté les bases d’évolutions sociales, de ruptures sociétales d’une modernité incontestable et qui restent d’une éclatante actualité. Cette authentique révolution signe l’avènement des jours heureux.
En cette année 1871, la Commune essaime dans notre département comme à travers tout le pays. Des femmes et des hommes tentent dans leurs villes, dans leurs villages, de relever le flambeau, comme à Perpignan ou Corneilla-la-Rivière.
Les Communardes et les Communards, avec dix ans d’avance, mettent en place l’instruction laïque, gratuite et obligatoire. Ils prononcent la séparation de l’Église et de l’État qui ne sera effective qu’en 1905. Ils brûlent les guillotines quand la peine de mort ne sera abolie qu’en 1981. Ils légifèrent sur le travail quand, aujourd’hui encore, les droits des salariés, souvent conquis de haute lutte, sont en permanence remis en cause. Ils organisent la réquisition des ateliers abandonnés par les patrons pour les remettre aux salariés organisés en coopératives. Ils imposent l’égalité salariale entre les institutrices et les instituteurs, alors qu’aujourd’hui cette égalité salariale entre femmes et hommes restent toujours à gagner dans la plupart des professions. Ils réquisitionnent les logements vacants pour les sans-abris. Ils accueillent à bras ouvert les étrangers venus combattre à leurs côtés.
La Commune est surtout une formidable expérience démocratique. C’est à l’abri des barricades qu’il a érigées, levant l’étendard rouge de la révolte, que le peuple de Paris prend son avenir en main et marque à jamais un acte révolutionnaire des plus historiques.
Cela témoigne du caractère profondément novateur de cette expérience. Elle reste d’une éclatante actualité ; les mesures qu’elle a prises restent totalement en phase avec les luttes menées aujourd’hui pour la liberté, l’égalité, la fraternité, la solidarité. C’est bien pour cela qu’Emmanuel Macron, fidèle aux versaillais qui ont massacré le peuple de Paris qui a payé d’un trop lourd tribut à sa soif de justice et de liberté, a choisi de ne pas la commémorer.
Les communistes, eux, sont toujours restés fidèles à ces hommes et ces femmes montés « à l’assaut du ciel ». C’est pour cela que le Travailleur Catalan, comme toutes les femmes et tous les hommes épris de justice sociale et de démocratie, a décidé de célébrer ce grand moment de l’histoire populaire et de publier un hors-série exceptionnel.
Freddy Martin