L’USAP, au terme d’une belle et très longue saison perturbée par la crise sanitaire, retrouve l’élite du rugby hexagonal.
Beaucoup penseront que cette magnifique victoire, passé les effusions de joie, n’offrira rien d’autre qu’un sentiment de fierté bon enfant aux supporters catalans… ou d’ailleurs. Ce n’est pas faux, mais comment ne pas voir aussi, dans les manifestations de joie suscitées par le succès des joueurs sang et or, l’aspiration à vivre collectivement des bonheurs simples dans une période où cynisme, individualisme, agressivité, repli sur soi, haine de l’autre déchirent notre société. À l’heure où les discours politiques dominants et leurs relais médiatiques conditionnent à la peur des autres, cassent les solidarités, l’allégresse collective des fans de l’USAP avait quelque chose à voir avec la fraternité.
Ce dont est aussi porteuse l’équipe qui savourait sa victoire samedi dernier, c’est, comme un magnifique manteau d’arlequin, un mélange de joueurs originaires des quatre coins de la planète, amalgame d’anciens bourrés d’expériences et de jeunes remplis de talent. Des joueurs qui ont prouvé que c’est le combat collectif, le travail ensemble, la solidarité du groupe qui permettent d’avancer et de gagner.
Certes, certains esprits chagrins, méprisant les joies populaires, parleront d’opium du peuple. Mais le rugby n’occulte pas tout et n’empêche absolument pas d’avoir une conscience politique. Comment ne pas voir la contradiction flagrante entre l’esprit fraternel dont est porteuse l’équipe de rugby et la xénophobie dont les chantres dirigent Perpignan ? Comment ne pas constater l’opposition insoluble entre l’esprit collectif d’une équipe et le chacun pour soi dont on nous abreuve à longueur de média ?
C’est d’ailleurs le même esprit qui devrait conduire chacune et chacun à prendre en mains, avec les autres, les affaires du département ou de la région en n’oubliant pas de voter les 20 et 27 juin prochains. En votant évidemment pour les majorités de gauche sortantes afin de poursuivre et développer les politiques sociales, de solidarité, de fraternité qu’elles ont conduites jusqu’à aujourd’hui.