Sécheresse catalane
En Catalogne, les larmes ne produisant pas d’eau, la solidarité et le changement de comportement doivent s’inviter.
Les deux côtés des Pyrénées subissent le même sort. La Catalogne espagnole en vient à déclarer l’état d’urgence à Barcelone. Le contexte est le suivant : Barcelone et sa périphérie concentrent environ 5,7 millions d’habitants sur une population catalane totale de 8,5 millions d’habitants. La generalitat prévoit une réduction de 80 % de la consommation d’eau pour l’agriculture et de 25 % pour l’industrie, sans compter la diminution de la pression de l’eau et les mesures secondaires (interdiction de remplir les piscines d’eau douce, etc.). Il est même prévu de faire venir de l’eau douce par bateau, malgré l’usine de retraitement de l’eau de mer la plus grande d’Europe qui fonctionne à fond. Il aura fallu descendre jusqu’à 1916 pour retrouver une situation similaire avec des bassins de rétention d’eau au-dessous de la barre des 16 % de leur capacité.
Les conséquences économiques risquent d’être des plus catastrophiques et ce sont toujours les mêmes qui vont payer, les plus démunis. Il faut des programmes solidaires et inventifs certes, mais c’est aussi à une remise en cause des habitudes mercantiles et égoïstes qu’il faut s’atteler. Dans ce contexte, changer certaines habitudes, notamment pour ceux qui considèrent la Catalogne comme le déversoir aisé et sans retenue de leur défoulement ludique face à une population besogneuse pressée de se serrer la ceinture, ne sera pas de trop.
Yvon Huet