
Personne ne veut entendre personne, ils ou elles sont toutes et tous convaincu(e)s qu’elles ou ils seront les meilleurs pour renvoyer Aliot dans les jupons de Marine et faire en sorte qu’il ne pollue plus l’atmosphère catalane dont il se moque bien. Certes il avait fait, il a fait profil bas, jouant au maire responsable, mais très souvent aux abonnés absents. Les services ont fonctionné tant bien que mal, la police municipale a grossi, la délinquance est restée ce qu’elle est, le groupe majoritaire s’est déchiré, divisé, les coups tordus se sont multipliés, les courtisans ont courtisé, pas de séisme pétainiste à part quelques faveurs à des gloires passées, et une surdité grave à prendre en compte les décisions de justice, comme si la ville était au-dessus de ces choses-là.
Une tache indélébile
Les échéances électorales approchent : rester la ville de plus de 100 000 habitants à être gérée par le Rassemblement est une tache indélébile dont il serait plus que temps de se débarrasser.
Mais là, les choses se compliquent de tous les côtés. Les vocations de maire prolifèrent, à la mesure d’égos surdimensionnés qui se rêvent déambulant dans les rues avec une ceinture tricolore à la taille, sans mesurer les enjeux d’une prise de pouvoir. Elle devrait avoir l’ambition de transformer la ville, de la faire vivre dans son temps, d’en finir avec la marginalisation, d’y développer une économie digne de ce nom, des projets ambitieux, une population avec des moyens de vivre décemment dans des quartiers dont la mixité est une réalité, pas un slogan.
Chacun la sienne
Chacun nous raconte la sienne, jusqu’à J-P Alduy qui sort de sa réserve, avec un livre, comme pour faire un coucou. On se doute que s’il peut en être… Quant aux anciens de chez Pujol ils sont dans les startingblocks en se disant que peut-être… Fait-on de la bonne soupe avec des produits défraichis en se disant que cela sera toujours mieux qu’avec la tambouille de l’extrême droite. Il y a de nouveaux venus, banquier d’affaires, un ancien conseiller de Macron et de Castex, Philippe Englebert, encarté Renaissance, mais prêt à rassembler du centre droite à la gauche. Il a de grandes idées : des camions de police ouverts, des commissariats itinérants et des prêts de tableaux des musées parisiens au Musée Rigaud. Ça vous bouleverse une politique. Christophe Euzet, autre ex-député, était peut-être partant, mais la justice lui fait des misères.
Agnès Langevine envisage, elle aussi, d’en être avec Place Publique, pour brouiller un peu plus les pistes et tenter de jouer les arbitres. On ne se refait pas.
À gauche
Et puis il y a ceux qui à gauche prônent l’unité comme pour mieux s’asseoir dessus, qui tendent une main unitaire pour tenter de se servir des camarades pour les asservir à leurs desseins. Les Insoumis et les Écologistes tentent le jackpot, même si les candidats potentiels avancés sont loin de faire l’unanimité dans leurs rangs et font semblant d’y croire… un peu.
Enfin, Perpignan Autrement, avec des acteurs de la dernière bagarre, avec le soutien du PCF, du PS, réunit des électeurs, fait débattre, tente de construire un programme, reste ouvert, essaie d’obtenir de vraies réponses de colistiers éventuels. Au cœur des luttes départementales comme nationales, dans un soutien constant aux organisations syndicales, Perpignan Autrement est le fer de lance d’une dynamique unitaire, qui, soyons clair et précis, est la seule perspective sérieuse de renvoyer Aliot ailleurs.
Jean-Marie Philibert