
Il est des êtres si prolifiques et complexes qu’il est difficile de les caractériser, de percer leur originalité, leur personnalité. La nature humaine est ainsi faite qu’on n’en finira jamais de les circonscrire : ils nous surprendront toujours. L’humanité, elle, dans sa masse renvoie à des modèles plus simples, à des types, à des femmes et des hommes qui, pour libres qu’elles ou ils soient, sont différents, en évolution, parfois mystérieux, mais sur lesquels il est possible de mettre un nom qui en dise, si ce n’est l’essence, au moins ce qu’ils ou elles sont. Et puis nous avons les « allumés », ceux qui pensent avoir toutes les lumières à tous les étages, les egos surmultipliés, ceux qui se rêvent ce qu’ils ont envie d’être, ceux dont la paranoïa de la prime enfance ne s’est jamais guérie. Si pour leur malheur, et peut-être aussi le nôtre, la réussite sociale les a accompagnés, ça craint. Trump est de ceux-là. Les suffrages l’ont fait président des States sans qu’on soit en mesure de dire de quoi il est le nom. Cherchons donc !
L’évidence
Commençons par les évidences, même « allumé » à un niveau rarement atteint, il est impossible de dire qu’il est une lumière. Ne parlons pas de nos lumières philosophiques européennes, celles qui ont fondé nos lois, notre rationalité, notre rapport à la vérité : visiblement il ne connaît pas et il vit très largement en deçà, ou au-delà, dans un monde où la seule vérité, changeante, qu’il exprime est celle de sa bouche, de ses préjugés, d’une soif inextinguible de pouvoir qui confère à un surnaturel obscur fait de toutes les sottises accumulées, encouragées par des fidèles bornés et intéressés. Il importe de s’y soumettre et de ne pas chercher d’étincelles là où il n’y en a pas.
L’obscur
Trump, l’obscur donc, qui ne sait pas où il va… où il mène le monde, avec qui, contre qui, pour quoi faire… avec un mépris souverain de tout ce qui ne fait pas allégeance à sa crinière oxydée. Dans le noir avenir qu’il nous réserve, il a gardé quelques loupiottes qu’alimentent sans vergogne les milliardaires qui le vénèrent : ils veillent au grain pour que le pognon prolifère sans retenue dans les poches de ceux qui en ont déjà trop. Dont les siennes !
La cassette
Trump, l’obscur, mais aussi Trump la cassette. Il a le souci de sa cassette qu’il veut remplir à profusion en renonçant aux engagements de son pays, en reniant ses alliés, en modelant le monde à sa guise, en se trouvant des compères intéressés, fussent-ils ses anciens ennemis, dans une mainmise sur des terres, des pays, des richesses qui ne lui appartiennent pas. C’est un voleur, un larron, une fripouille.
Le despote
Sa morale est au fond de ses chaussettes, comme toutes les valeurs d’un monde que l’on a cru libre et développé, d’un monde où la démocratie était l’apanage de ceux qui cherchaient le progrès, d’un monde qui avait la prétention, l‘ambition, de servir de référence. Tout cela part à l’encan.
Ses appels du pied vers toutes les forces d’extrême droite qui reviennent comme un leitmotiv font de lui le despote en gestation d’un vingt-et-unième siècle qui démarre sous les pires auspices.
Despote, fripouille, voleur, fou de pognon et raz de plafond, voilà les noms qu’il mérite !
Jean-Marie Philibert