Clouons-lui le bec !

Mes longues années d’enseignement m’ont confronté à toutes sortes de lycéens : il y avait les taiseux, ceux qui au fond de la classe veulent se faire oublier, vous écoutent, ou font semblant, avec le regard plongé sur la feuille où ils étaient censés consigner l’essentiel de votre cours. Au premier rang il y avait les sérieux de chez sérieux, ceux qui partageaient l’ambition de leurs parents de les voir réussir au bac et donc d’écouter, de noter, de boire les paroles du prof. Au beau milieu, tous les autres, plus distraits, mais mimant apparemment une attention soutenue au cours, avec parfois le regard rêveur d’un ailleurs.