
Il aurait été surprenant qu’il ne pointe pas le bout de son nez dans cette période pré-électorale pour nous dire tout ce qu’il fallait penser d’une situation dont bien sûr il n’est en rien responsable, lui dont le père, la mère et soi-même… et leurs affidés ont chauffé les fauteuils confortables d’une mairie qui a mis la ville dans une situation si peu brillante qu’elle est devenue la seule ville de plus de 100 000 habitants dirigée par un maire Rassemblement national. La honte ! Un tel exploit méritait un livre : Jean-Paul Alduy l’a fait « Ce que maire m’a… ». Dans notre quotidien local de ce lundi, Il distribue les bons points et les moins bons l
Un pétrin dont il faut se débarrasser
Je ne prétends pas faire une critique exhaustive de sa prose, mais dire mes humeurs sur une saga politique qui du père au fils nous a mis dans un pétrin dont il serait plus que temps de se débarrasser. Nous ? C’est la ville gérée au gré de fantaisies politiques qui avaient la finalité première de faire durer un plaisir de garder le pouvoir avec des alliances conjoncturelles, mais toujours marquées à droite-toute. Une ville qui est passée à côté des grands projets de développements qui auraient pu faire de l’ombre à sa (leur) mainmise, une ville qui a laissé des quartiers à la dérive, une ville qui n’a jamais vraiment tenté de faire rayonner son centre ancien et ses richesses urbaines, une ville qui les a passablement saccagés, une ville reine des grandes surfaces où la mixité sociale est aux abonnés absents, où chômage et pauvreté prolifèrent.
Un successeur « au souffle court »
Il a beau jeu, le Jean-Paul, de rejeter ses responsabilités sur son successeur Jean-Marc Pujol à qui il avait montré la voie d’une pratique à courte vue où il ne fallait pas bousculer les consciences et les communautés. Il lui avait appris l’attractivité de l’esbroufe, les mots ronflants. Pujol a beaucoup oublié, l‘archipel que nous étions, notre ouverture sur une chance, notre situation transfrontalière et la catalanité.
Ce qui est certain, et plus que certain, c’est qu’il n’a pas été à la hauteur du combat à mener contre Aliot : il suit les projets du RN sans faire preuve d’un grand esprit critique. Sans doute partage-t-il avec lui la nostalgie d’une Algérie française dont la ville serait marquée.
Jean-Paul reconnaît dans son choix de Pujol, comme successeur, une faute politique lourde. Et vlan ! On s’en était rendu compte !
Son interview revient aussi sur les relations avec son père. La psychanalyse a bon dos pour ne rien expliquer. J’ose une hypothèse, je pense qu’il s’agissait avant tout de brouiller les pistes, sans le dire, bien sûr, pour écarter ceux qui à droite voulaient l’héritage pour eux. Il fallait que la saga Alduy se poursuive. Le meurtre symbolique du père permet en douce de prendre sa place.
Un avenir radieux qui commence peut-être demain
Il préfère s’exalter sur un avenir radieux, sa vision de Perpignan en 2060. Ça ne mange pas de pain et beaucoup auront disparu.
Mais l’actualité est là ! Il dit chercher à éviter l’addiction du pouvoir, parce que « Quand on s’y accroche, on perd l’intelligence du futur. » Toujours les grands mots, il aime les mots, comme il aime les gens, comme il aime la ville… pour lui ! Mais son intrusion sur la scène médiatique alors que vont bon train les manœuvres pour les prochaines municipales me fait dire qu’il ne dit pas tout.
Il devrait selon moi y avoir une suite.
Jean-Marie Philibert