
Les stratégies électorales qui sont pourtant au cœur de la démocratie peuvent laisser le citoyen pantois. Elles sont souvent un défi au bon sens. Elles sont au-delà de toutes les règles et n’hésitent jamais devant le grand n’importe quoi. Le rassemblement, les convergences, l’unité n’y jouent jamais un rôle majeur. Je crois qu’il est même possible de parler d’une alchimie bizarroïde où la magie à son mot à dire. Est-il possible d’en parler ? D’échanger à leurs propos ? D’en évaluer les effets ?
Il serait dommage de ne pas s’y lancer quand on connaît les enjeux de pouvoir qui en découlent et les politiques qui peuvent, ou ne peuvent pas, être mises en œuvre en fonction des personnes, des équipes choisies et de leurs choix politiques.
Le candidat idoine
La recherche du candidat idoine est un passage obligé, si ce n’est qu’avant les élections il est inconnu. Quels que soient les efforts faits pour le déterminer, les sondages peuvent dire une chose et son contraire. Le jeu de dupes entre les écuries de chaque poulain préféré peut être l’occasion de toutes les argumentations possibles sur les candidats potentiels qui auront peu d’impact sur la décision. Chacun n’ayant d’yeux que pour son poulain. Tout va servir, le passé, l’expérience, les faits d’armes (s’il y en a ?). Et aussi et peut-être avant tout l’ambition du prétendant d’être le poulain choisi, avec ses qualités, sa personnalité, son sourire, son charisme. Nous avons parlé d’alchimie, de magie, ajoutons le mot de loterie. Les partis ont bien sûr leurs mots à dire. Les instances, la base, les leaders, les éminences grises, jouent avec des calendriers, misent sur une montée en puissance, ni trop tôt, ni trop tard, sans se bousculer au portillon. Le tout sur fond d’occupations des médias et de saturation des réseaux sociaux.
Bien sûr, les grands principes
Bien sûr, on n’oubliera pas les valeurs en jeu, les orientations politiques, sans insistance cependant, comme si là, n’était pas l’essentiel. On fera allégeance aux grands principes, la démocratie, la liberté, la justice, et on promettra le progrès, le bonheur et tout le toutim, contre une confiance aveugle au candidat proposé. Les autres candidats représentant des impasses majeures à un destin digne de ce qu’on veut.
2026 ? 2027 ?
À suivre les préparatifs des municipales de 2026, ici, des présidentielles de 2027, en France, je me dis et je me désespère que peu de choses ont changé : la construction de l’unité, la recherche des convergences, l’expression d’une démarche citoyenne et démocratique, l’intervention de l’électeur comptent pour du beurre. ET POURTANT LA PIQÛRE DE RAPPEL S’IMPOSE !
Les initiatives, prises ici, pour en rappeler l’impérieuse nécessité doivent se multiplier. Ne pas se laisser désespérer par les esprits brouillons qui restent à la manœuvre. Les échos rencontrés ne peuvent pas rester mineurs : il est mathématique, pas magique, que le vainqueur sera celui qui aura accumulé le plus de suffrages forcément disparates, mais animés par une même volonté d’être enfin entendus.
Si, ici comme ailleurs, la volonté de couper l’herbe sous les pieds du Rassemblement National pouvait nous aider à faire des élections notre affaire. Ce serait une avancée notable. Le TC en sera.
Jean-Marie Philibert