
Michel Marc
Un chiffre froid. Au-dessous de ce pourcentage, le « taux de chômage » sera considéré comme bas et la situation économique de la Région comme favorable. C’est dit et affirmé par le ministre du travail Olivier Dussopt. à 8,9 %, la situation de l’emploi devient donc favorable ! S’il ne s’agissait que d’une appréciation intellectuelle, d’une pensée sans conséquences, nous n’en parlerions pas.
Là, il s’agit d’autre chose et les dispositifs d’indemnisation des privés d’emploi vont évoluer en fonction de ce critère. C’est d’une réforme qu’il s’agit.
Au-dessus de 9 %, donc, rien ne change et les chômeurs percevront leurs indemnités telles qu’elles sont prévues depuis les restrictions importantes de 2019. En dessous de 9 %, on punit, on rabote, on diminue la durée d’indemnisation. Pour information, le taux de chômage au troisième trimestre en France s’établit à 7,2 %. Il ouvrirait donc la voie, en l’état, à une baisse de la durée d’indemnisation de 25 %. Une paille. Des centaines de milliers de chômeurs verront leurs durées d’indemnisation diminuer de 25 %.
L’argument gouvernemental est assez sommaire et se réduit, pour l’essentiel, à : « aller vers le plein emploi ». On se demande bien pourquoi et nombre d’économistes en contestent les conclusions. Ce qui est certain, en revanche, ce sont les 4 milliards d’euros d’économies réalisés. (dixit le ministre lui-même) . Ce qui est sûr, aussi, c’est que ce dispositif émane directement des idéologues et penseurs du Medef.
L’ensemble des syndicats nationaux contestent cette réforme. FO, CGT, CFDT se sont déjà exprimés. Ils s’engagent à saisir le Conseil d’État pour annuler cette réforme répressive.
Selon la sociologue Claire Vivès, dans le quotidien l’Humanité, « Le gouvernement acte une réforme aussi répressive qu’inefficace. Le durcissement des conditions d’indemnisation entraînera un affaiblissement des travailleurs et une dégradation des conditions d’exercice de leur métier »