Migrants
Samedi 23, environ 200 personnes se sont rassemblées au pied du Castillet pour manifester leur opposition au projet de loi immigration de Darmanin, qui est une atteinte sans précédent des droits humains fondamentaux.
Outre les associations de défense des étrangers, les syndicats, organisations progressistes et simples citoyens présents dans les manifestations contre la réforme des retraites se sont retrouvés samedi dernier pour s’opposer à la réforme de l’immigration.
Les différentes intervenantes -Josie Boucher pour l’Asti, Dominique Noguères pour la LDH et Maryse Martinez pour le Mrap- ont souligné la convergence des deux luttes et la même volonté gouvernementale de passer en force. Redoutant sans doute une mobilisation d’ampleur contre le projet de loi immigration dans le contexte du mouvement social contre la réforme des retraites, Macron a annoncé que le projet immigration ne serait pas soumis dans son entier au parlement à compter du 28 mars comme prévu, mais découpé en tranche, article par article. Dominique Noguères a assuré que les opposants à la réforme n’avaient pas l’intention de baisser les bras et qu’ils appelleraient à des mobilisations à chaque fois.
Une réforme nocive
Josie Boucher a insisté sur les points les plus nocifs de cette réforme : multiplication des expulsions, diminution drastique des regroupements familiaux, mise sous la tutelle du préfet de toutes les procédures d’asile, criminalisation des sans-papiers systématiquement inscrits comme délinquants au fichier des personnes recherchées et le titre de séjour « métier en tension », délivré pour un an, qui permet de les « jeter » comme des kleenex au bout d’un an. Elle a ensuite alerté sur ce qui est prévu à Mayotte à compter du 21 avril. 500 gendarmes supplémentaires y seront envoyés pour détruire les habitations de 5 000 personnes et expulser 3 000 étrangers en situation irrégulière. Une « expérience » qualifiée de rafle et de racisme d’État qui risque d’être généralisée sur tout le territoire.
À l’inverse de cette politique d’exclusion, les organisations présentes réclament une politique d’accueil bienveillant des migrants.
Anne-Marie Delcamp