Après une condamnation unanime de la provocation présidentielle du mercredi 22, les partis de la Nupes se sont retrouvés dans les mobilisations des 23 et 28 mars pour soutenir le mouvement populaire et envisager l’avenir.
Mercredi 22 mars, l’interview du président Macron, arrogant et hors-sol, tenait moins de la pommade que du jerrican d’essence. Les responsables de la gauche étaient unanimes dans leurs critiques. « Rien à même d’apaiser la colère légitime qui s’exprime contre la retraite à 64 ans », réagissait Fabien Roussel, secrétaire national du PCF ; « Interview hallucinante d’un président qui ne reconnaît qu’une erreur : ne pas avoir réussi à convaincre. » dénonçait Olivier Faure, secrétaire national du PS, en ajoutant que « Macron vide le jerrican sur un brasier qu’il avait déjà allumé » ; la présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, accusait le président d’insulter « les Français qui se mobilisent en les comparant à l’extrême droite ».
Construire l’alternative
Après cette provocation présidentielle, les partis de la Nupes ont été au rendez-vous des neuvième et dixième journées d’action. Après avoir salué de concert « l’unité de l’intersyndicale », ils ont aussi pensé à la suite. En effet, si, pour l’instant, la première urgence pour la gauche est d’appuyer les mobilisations sociales jusqu’au retrait de la réforme, elle entend aussi démontrer qu’il y a une alternative à la retraite à 64 ans et à l’exercice autoritaire du pouvoir par la Macronie..
« Notre perspective, c’est une mobilisation qui continue à monter », a assuré le député insoumis Alexis Corbière, tandis que Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, précisait qu’ « on a aussi la carte du référendum d’initiative partagée, qui est notre ultime recours. » De son côté, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, plaidait pour « aller vers un projet de coalition qui incarne l’alternative » pour, comme le disait le député socialiste Jérôme Guedj, « sortir du crétinisme présidentiel en construisant un pacte de législature ».
Le communiste Fabien Roussel a été dans le même sens. « Faisons la démonstration que la gauche est prête à gouverner. Nous sortons tous renforcés, que ce soit les forces de gauche, les syndicats, les salariés dans la rue. » Face à un pouvoir qui « joue la colère » pour tenter de retourner l’opinion, il veut que la gauche « joue pleinement son rôle politique et mette le gouvernement en situation de ne plus pouvoir gouverner ».
René Granmont