
Voilà 120 ans, le 28 janvier 1901, naissait Ambroise Croizat dont le nom reste indissociablement lié à la création de la Sécurité sociale, du moins pour celles et ceux qui connaissent l’histoire réelle de notre pays. En effet, celui qui fut le principal bâtisseur d’une des avancées sociales majeures de l’après-guerre, syndicaliste, communiste, ministre, est systématiquement oublié par une certaine histoire et par les tenants du libéralisme. Pour ces derniers, la Sécurité sociale est un frein car son budget échappe aux lois du marché. Aussi, les gouvernements qui se sont succédé n’ont-ils eu de cesse d’attaquer ce qui est un formidable filet de protection, un droit pour toutes et tous.
Aujourd’hui, des personnalités, universitaires, élu.es, syndicalistes, politiques… ont lancé une pétition pour demander au président de la République qu’Ambroise Croizat entre au Panthéon. Une initiative qui permet non seulement de rendre justice à un homme, à son apport décisif, de restituer l’histoire dans toutes ses dimensions et dans ce qu’elle nous enseigne pour le présent.
En cette période de crise sanitaire il est particulièrement pertinent de rappeler ce que représente la Sécurité sociale : un système solidaire et équitable à même d’aider à affronter les risques d’explosion de la précarité générés par la Covid et aux défis de l’accès aux soins.
Il est d’autant plus rageant de constater à quel point, dans notre pays, la santé des populations est dans une totale dépendance à l’égard du privé et des politiques libérales. On le voit avec la misère des hôpitaux ; on le voit pour les vaccins, les traitements, les tests, les laboratoires touchent le jackpot. Alors qu’on a les moyens de vacciner, de traiter… Reconquérir les principes fondamentaux de la Sécurité sociale, c’est à dire l’universalité, la solidarité, la répartition, la globalisation des risques, permettrait de faire sauter bien des verrous.
C’est l’immense enjeu du moment.