Grande tristesse à l’annonce de la disparition de cet ancien journaliste connu et apprécié dans tout le département et au-delà.
Joël Mettay, ancien journaliste au Travailleur Catalan dans les années 1970 avec le reporter-photographe Georges Bartoli, puis à l’Indépendant, fondateur des éditions Alter Ego et président des Amis du musée de Céret, nous a quittés ce samedi 14 septembre à l’âge de 73 ans. Il avait, notamment, révélé en mai 1997, que des archives du camp de Rivesaltes (les listes de juifs internés sous l’occupation à la demande des Allemands) avaient été retrouvées à la déchetterie de Perpignan. Nombreux sont ceux qui lui ont rendu hommage.
Georges Bartoli : « jeudi en commentant la mort de notre ami commun René Grando, Joël Mettay qui était hospitalisé me disait en rigolant comme d’habitude qu’il était le prochain sur la liste. On a rigolé ensemble, une dernière fois… ce con est parti le lendemain ! Dire que je suis triste ou malheureux n’aurait que de peu de sens. Joël Mettay et moi nous nous connaissions depuis plus de cinquante ans, travaillant parfois pour le même titre, parfois non mais toujours côte à côte. Avec Jean Thiery ou Claude Nourric, il était ma boussole dans ce métier que je commençais à peine à exercer. Il me faudrait des jours pour évoquer tout ce que nous avons fait ensemble, des reportages, des livres, des expos, comme celle de Josep Bartoli au Mémorial, il y a peu. Et puis des bouffes mémorables arrosées, que monsieur Evin me pardonne, sans aucune forme de modération. (…) Nous étions beaucoup à vouloir changer le monde, nous y avons bien sûr échoué, à la fin nous sommes beaucoup moins, mais comme pour Joël mon frère, le monde ne nous a pas changés. Manu, Elsa et Olaf ont perdu gros, très gros et nous, nous avons perdu beaucoup de cette petite lumière qui fait avancer l’homme malgré les tempêtes…
Pas de paradis prévu pour “La Mitte” il n’en aurait voulu à aucun prix, mais son souvenir et sa mémoire sont beaucoup plus importants pour nous tous… »
Yvon Huet : (…) « respecté de toutes et tous, il gérait à son rythme le ballet des initiatives culturelles qui foisonnent dans la cité et même au-delà, en organisant des visites culturelles ici et là dans le département. Ancien journaliste de l’Indépendant, il avait une plume élégante qui sentait bon l’humanisme et la haine de l’extrême droite. Il était comme moi attristé de voir que la cité des princes de l’art plastique soit envahie pour presque moitié du vote RN aux dernières élections législatives.
Il ne se passait pas un jour où je ne le voyais pas marcher lentement et rejoindre ses copains de conversation, dernièrement dans le recoin couvert des Arcades. Joël Mettay n’était pas que journaliste. Il écrivait des livres, des préfaces d’ouvrages d’art, voire des traductions d’auteurs. Il était aussi éditeur (je laisse le soin à mes amis de lire sa biographie sur le net). Joël Mettay avait le cœur à gauche et son engagement, il le vivait dans son écriture et dans son attitude respectueuse et fraternelle avec toutes les nuances de ce qu’il n’aurait jamais aimé appeler son “camp”. Il n’était pas clanique, je le sentais, et c’était, pour moi, un bon point de repère d’attachement. (…) »
Propos recueillis par Michèle Devaux