LE TRAVAILLEUR CATALAN

Les concours d’enseignants avec trop peu de candidats annoncent des classes sans enseignants à la rentrée.

Un tel niveau d’imprévoyance laisse les syndicats d’enseignants perplexes. Malgré leurs nombreuses alertes, il est quasi certain que de nombreuses classes n’auront pas, devant eux, des enseignants à la rentrée. En cause, la baisse sans précédent du nombre de candidats admissibles aux concours, avant les épreuves orales qui décident des admissions définitives.

Le premier degré n’est pas épargné

C’est en mathématiques que les chiffres sont les plus inquiétants seuls 816 potentiels professeurs ont réussi l’écrit pour 1035 postes à pourvoir. En allemand, 83 admissibles pour 215 postes. D’autres disciplines affichent un niveau d’admissibilité très bas, en sciences économiques et sociales comme en lettres. Les chiffres des admis définitifs seront encore plus faibles, et c’est donc « plus d’un millier de postes dans le second degré qui ne trouveront pas preneur » estime le site spécialisé le Café pédagogique.

Les résultats du concours des professeurs des écoles révèlent un déficit sans précédent :
9 597 admissibles pour 8 323 postes proposés. « Le ratio entre le nombre de candidats admissibles et le nombre de postes est en baisse. De 2 par poste en 2006, il est tombé à 1,1 cette année, voire inférieur à 1 dans certaines académies » s’alarme Guislaine David, porte parole du Snuipp-FSU.

Les académies populaires sont les plus touchées, creusant un peu plus les inégalités territoriales. C’est le cas de Créteil et Versailles avec respectivement 521 admis pour 1 079 postes et 484 pour 1 430.

La FSU tire la sonnette d’alarme

Dans un communiqué la centrale syndicale alerte : « Il est urgent de réagir pour assurer un recrutement à hauteur des besoins : revalorisation du salaire ; concours supplémentaire transitoire et report des postes inscrits au budget et non pourvus sur la session suivante ; systématisation des listes complémentaires ; amélioration des conditions de travail, de formation et d’entrée dans le métier ; des moyens pour la formation et l’accompagnement des stagiaires. » L’heure est grave. Le principe du recrutement par concours est remis en cause par la réalité d’aujourd’hui. Il est menacé. La FSU, de son côté, réaffirme qu’elle y est attachée dans un objectif d’égalité d’accès au service public d’éducation sur tout le territoire.

Jacques Pumaréda

 
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