Éducation
Le rapport, diligenté par l’Inspection générale et rendu public par Médiapart, fait des vagues. Il est de nature à demander la résiliation du contrat d’association avec l’État.
Suite à des accusations portées par des organes de presse relatives au sexisme, à l’homophobie et à l’autoritarisme, rencontrés à l’établissement scolaire huppé Stanislas, une enquête administrative a été diligentée par l’Inspection générale. Elle a donné lieu à un rapport, en août 2023, auprès de Pap Ndiaye ex-ministre de l’EN. Rapport dans les mains de Gabriel Attal qui a refusé de le publier, malgré les demandes, entre autres, des élus régionaux de la Gauche communiste, écologiste et citoyenne d’Île-de-France.
Véritable pavé dans la mare, ce rapport met en évidence des manquements au contrat d’association tant au niveau pédagogique (non-respect des programmes officiels) qu’au niveau de la mixité obligatoire depuis 1976. Preuves à l’appui, le rapport dénonce « un cadre juridique du contrat imparfaitement respecté » ; des dérives comme « le caractère obligatoire de la catéchèse et l’incitation à la présence à certains évènements religieux ». Concernant la mixité au sein de l’établissement, elle est « partielle », la primauté étant donnée « aux classes de garçons ». Sont aussi dénoncées « des activités séparées et genrées lors des voyages scolaires ».
Un contrat à résilier
Quant aux cours de SVT, l’éducation obligatoire à la sexualité et à la prévention des risques (grossesse, VIH, IST) n’est quasiment pas abordée et les rares cours « d’éducation affective » proposés sont non mixtes.
Plus grave encore, enseignants et élèves sont soumis à « une constante obligation de résultats au nom de l’excellence scolaire », et à « une sélection interne quasi permanente pour des résultats excellents aux examens et concours ».
Toutes ces révélations sont de nature à résilier le contrat d’association avec l’État, comme l’ont demandé les sénateurs communistes, Ian Brossat et Pierre Ouzoulias.
Michèle Devaux