Rentrée scolaire
Les annonces de Macron sur la transformation de l’école, le 24 août, ne vont pas rassurer les enseignants et inquiètent les parents d’élèves.
Lors de ses annonces au Point sur la rentrée scolaire 2023, Macron a déclaré que « L’éducation fait partie du domaine réservé au président ». Si cela n’a posé aucun problème avec Pap N’Diaye, ce sera peut-être plus compliqué avec Gabriel Attal qui s’est d’ailleurs empressé de compléter ces annonces. Macron avait parlé « d’ajustements » de la réforme du bac, Attal a confirmé le report de mars à juin des épreuves de spécialité. Seule satisfaction des enseignants qui n’avaient eu de cesse d’alerter sur la désertion inévitable des élèves dès le mois d’avril. Autre déclaration tonitruante : l’interdiction de l’abaya dans les établissements scolaires, à la grande satisfaction cette fois de la droite. Cela concernera quelque milliers d’élèves sur 12 millions mais masque les véritables problèmes de l’Éducation, dont le manque d’enseignants.
Une vision libérale de l’école
Macron s’inscrit dans la droite ligne des réformes successives, de cette vision libérale de l’école : autonomie des établissements, abandon de l’enseignement professionnel au profit des entreprises, accès sélectif à l’université, savoirs minimums, etc. Des propositions tape à l’œil : accueil des enfants dès deux ans, soutien éducatif de 8 à 18 heures, tous les jours en collège (assurés par qui ?), une heure de soutien supplémentaire en maths et français en 6° assurée par les professeurs des écoles (le mercredi ou le samedi, vu que le reste de la semaine ils ont leur classe). Mais dure réalité : 1 580 postes d’enseignants du primaire vont manquer à l’appel à cette rentrée. Quant au soutien éducatif en collège, cela suppose que les enseignants acceptent le « Pacte » (surcroît de travail, hors de leur mission d’enseignement).
Et les vacances….
Réduire les vacances scolaires, donc des enseignants, une autre obsession des libéraux. Mais le pire c’est la stigmatisation des élèves en difficulté qui devraient rentrer le 20 août, en pleine canicule, dans des établissements sans climatisation.
Quand au problème majeur du manque d’enseignants, silence radio. Il est vrai que dans les documents administratifs on ne parle plus d’enseignants mais de ressources humaines (!). Autrement dit, tant qu’il y aura un adulte devant les enfants, recrutés par Pôle emploi –bientôt par France travail- tout ira bien pour lui mais pas pour notre Éducation nationale. Bien morte !
Anne-Marie Delcamp