LE TRAVAILLEUR CATALAN

Pendant très longtemps, seul le travail devait être rémunéré. L’absence, la maladie, les empêchements de toutes sortes, et donc l’accès à un temps où l‘on ne travaille plus, souvent parce qu‘on ne peut plus, ne peuvent être pensé que comme du non travail, donc n’ont pas à donner lieu à quelques gratifications que ce soit.

Dans le même temps où il s’est préoccupé de la rémunération du travail, des formes qu’elle revêtait, du droit, des sommes en jeu, de sa régularité, des montants pour vivre et survivre  à exiger, le monde ouvrier a  progressivement considéré ces questions, pensées à tort comme périphériques, comme centrales. L’approche syndicale a dessiné autour de la question du salaire tout un ensemble de composantes, où les questions de droit, de santé, de protection et aussi de retraite élargissent la relation au travail à un accompagnement global de la vie du salarié, de sa famille. Rien ne fut donné et tout ce qui a été acquis le fut de haute lutte.

Et il reste tant à faire

Ainsi de la bataille qui fait rage depuis trente ans maintenant sur la question de la réforme des retraites. Réforme nécessaire, dit-on, incontournable, mise en œuvre dans tous les pays, préconisée par l’Europe et inscrite inexorablement dans l’allongement de la durée de nos vies. La droite est pour, le patronat aussi. Des syndicats mous du bulbe seraient presque compréhensifs. Mais il y a des irréductibles  qui en 1995, en 2004, en 2020 ont semé la pagaille pour prouver la nocivité des projets ce nom, avec les syndicats, les vrais.

Les pouvoirs successifs ont manœuvré pour trouver la faille dans l’armure d’un droit profondément inscrit dans la mémoire sociale et populaire. Rappelez- vous Macron et sa retraite à points… aussitôt conçue, aussitôt oubliée. Et revoilà, l’allongement à 65 ans du droit à prendre sa retraite… alors que beaucoup de seniors sont éjectés bien avant du marché de l’emploi sans espoir de retour.

Ils jouent effrontément avec les richesses que nous avons produites qui sont les fondements des pensions : elles nous sont distribuées avec beaucoup de parcimonie, comme s’il s’agissait d’un trésor que le grand capital avait décidé d’un peu partager (si peu) pour asseoir notre soumission.

Jean-Marie Philibert

 
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