
Tous les futurs retraités masochistes sont à la fête : les candidats à l’élection présidentielle de droite et de droite extrême ont pensé à eux. Ils veulent en baver, ils vont se régaler. Et plus besoin de mécanismes compliqués et quasiment incompréhensibles, comme ceux du projet de retraite à points passé aux oubliettes pour réduire le montant des pensions. Ce sera beaucoup plus simple : ils vont travailler plus longtemps. Pour Macron ce sera 65 ans. Pour Pécresse aussi. Bien sûr progressivement. Mais tout le monde y passera. Pour Zemmour ce serait 64 ans. Et ils ont le toupet de dire que c’est pour garantir la pérennité d’un dispositif mis à mal, par la récession liée à l’épidémie de Covid.
Mensonge !
Quand le COR (Conseil d’orientation des retraites) montre clairement que le système français n’est pas à l’agonie et que les comptes du dispositif sont sur une trajectoire maîtrisée, compte tenu des réformes menées jusque-là. Mais il faut culpabiliser ces braves citoyens qui, horreur, vivent plus âgés. Pour Macron il s’agirait de plus de supprimer les régimes spéciaux, pour ramener tous les futurs retraités sur la base minimale. Il va sans dire que l’on n’alignera pas les pensions sur les dispositifs les plus avantageux. Compte tenu de la bataille passée sur les retraites, le candidat Macron envisagerait d’aller vite pour éviter des trop brutales réactions. Mais il n’en dit rien.
La Marine, elle, veut se distinguer, faire un peu dans le social, elle avait dit 60 ans, puis elle a corrigé entre 60 et 62, en fonction de l’âge d’entrée dans la vie active. Mais elle est moins généreuse que Macron : son minimum vieillesse serait de 1000 euros. Macron lui irait jusqu’à 1100 euros, mais seulement pour une carrière complète.
À gauche les choses sont plus claires, l’âge de départ pour Roussel et Mélenchon, c’est 60 ans, retour à la case départ. Pour Arthaud, Poutou, aussi, avec des montants revalorisés. Pour Hidalgo et Jadot la prudence est de mise, on reste à 62 ans et on prévoit quelques aménagements.
La droite ne semble pas connaître, en 2022, comme pendant toutes les décennies précédentes les réalités du monde du travail, qui sont totalement antinomiques avec la soif d’un vieillissement serein dont visiblement elle se moque.
Jean-Marie Philibert