LE TRAVAILLEUR CATALAN

À Cerbère et Banyuls, plus de 1000 ha sont partis en fumée au mois d’avril, triste présage pour les mois à venir. Des bâtiments incendiés, 72 ruches perdues, des habitants évacués, un paysage défiguré. En raison des épisodes de sécheresse liés au réchauffement climatique, les feux de forêt risquent d’être chaque année plus nombreux et plus destructeurs.

Malgré les efforts des collectivités et notamment des départements en charge des services départementaux d’incendie et de secours (Sdis), les moyens de lutte contre les incendies restent insuffisants, assurent les syndicats. Sous équipements en moyens terrestres et aériens, sur le plan humain, il manque du monde, que ce soit des pompiers professionnels ou volontaires. « Le secteur souffre d’une crise de vocation et il est de plus en plus difficile de recruter » affirment les syndicalistes.

En même temps, dans les Pyrénées-Orientales, quatre communes Bouleternère, Corbère, Corbère-les-Cabanes et Saint-Michel-de-Llotes ont été privées d’eau potable au robinet pendant plusieurs jours, obligeant les habitants à s’approvisionner en eau en bouteille. Avant, c’était Oreilla et Villefranche-de-Conflent qui ont connu pareille mésaventure.

Dans notre département, le déficit en eau atteint 50% depuis le début de l’année. La situation, très préoccupante, entraîne d’ores et déjà de fortes restrictions de l’utilisation de cette ressource. Mais, si la pluie n’est pas au rendez-vous ces prochains mois, le pire est à venir pour cet été.

Un plan de crise a été adopté par le Préfet. Avec des effets immédiats sur l’utilisation et la sauvegarde de la ressource. L’occasion de poser haut et fort la question du statut de l’eau, non pas comme un bien de consommation, mais plutôt comme un bien commun vital qui doit relever du domaine public, être exempt de profits et ne plus être considéré comme une marchandise. 

À cette heure, l’inertie du gouvernement sur cette question est criante. On aurait aimé que l’énergie déployée par Emmanuel Macron pour imposer au pays la retraite à 64 ans eût été plutôt utilisée pour lutter contre le réchauffement climatique. Dans ce contexte, les pouvoirs publics ont le devoir d’éduquer à la sobriété et d’accompagner aux changements de pratiques industrielles et agricoles. Il faut s’adapter. Un service public renforcé, mieux outillé, sera plus efficace et pertinent pour relever ce défi de la crise de l’eau.

 
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