Éducation
La FSU tire le bilan de la rentrée 2022.
Cette rentrée scolaire est à l’image de la rentrée sociale : dans la continuité libérale. La crise de recrutement, minimisée par Blanquer, saute aujourd’hui aux yeux : 83% des postes offerts n’ont pas été pourvus. Mais elle se rajoute aux suppressions de postes continues depuis des années (l’équivalent de 175 collèges en cinq ans dans le second degré pour plus de 13 000 élèves en plus).
Le mammouth est plus que dégraissé, il est à l’os !
Pour maquiller la pénurie d’enseignants, le gouvernement a recours aux contractuels et à des scandaleux job-datings qui font croire que tout adulte est un enseignant qui s’ignore.
La substitution du terme enseignant par celui de « ressources humaines » dans les documents officiels est en soi révélateur.
Dans les P.-O.
Malgré les discours lénifiants du directeur académique, le département des P.-O. est clairement déficitaire. Dans le premier degré, les démissions se multiplient. Les 8 ouvertures de classes ont été permises par la fermeture de 8 postes, dont 2 postes RASED (d’aide aux élèves en difficulté). Vingt postes ont été pourvus par des personnels hors P.-O. Des contractuels ont été affectés la veille de la rentrée voire après la rentrée. Resteront-ils ? C’est d’autant plus inquiétant qu’il n’y a plus de remplaçants.
Dans le second degré, la même problématique se retrouve. 6 postes restent non pourvus en collège, 5 en lycée, malgré le colmatage par des titulaires remplaçants. À Cabestany il n’y a qu’un CPE pour 901 élèves. A Rivesaltes, 5 élèves ont été refusés en classe de catalan, les demandes excédant les 30 élèves. Ce qui est dans la lignée du premier degré où 2 classes de catalan ont été supprimées. La situation des AESH, personnels d’aide aux élèves handicapés, ne cesse d’empirer depuis la mutualisation des services. À titre d’exemple une AESH, en poste depuis 14 ans, a suivi 11 élèves et a changé d’emploi du temps huit fois l’an dernier.
Autre évidence de la dégénérescence de notre système scolaire : 64 élèves de 3° n’ont toujours pas d’affectation en lycée. Or, d’après la FSU, il reste 21 places en CAP et 3 en seconde professionnelle. Quid des 40 restants ? Et quid de l’obligation de scolarité ?
Face au manque de profs, au manque de places en lycées, aux classes surchargées, le gouvernement va-t-il continuer à supprimer des postes ou prendra-t-il enfin conscience que l’Éducation est l’avenir d’un pays ?
Anne-Marie Delcamp