Alénya
Samedi dernier, la saison culturelle accueillait « la ferme des animaux », une fable dystopique, d’après Georges Orwell qui vient questionner l’être humain face au pouvoir.
Un décor de cuisine de ferme, un buffet, une table, des bottes de paille et toute une batterie de boites, cafetières, vases, divers et variés qui prendront vie sous le doigté des deux comédiens narrateurs et manipulateurs Sara Charrier et Nicolas Luboz. Dans un rythme soutenu et endiablé, le coq, le mouton, la vache, la chèvre, l’oie, tous les animaux de la ferme vont se révolter contre la tyrannie du fermier Ferdinand qui va se retrouver expulsé de la ferme et cul nu sur la place du village. Aussitôt se met en place une organisation démocratique avec assemblées délibérantes où tous les animaux de la ferme participent dans une ambiance de fête et de libération. Très vite deux animaux vont sortir du lot, la truie Boule de neige et le cochon Napoléon. La ferme se divise. Jusqu’au jour où Napoléon prend le contrôle de la ferme par la force… Le reste des animaux vont-ils se soumettre à leur triste sort ? L’utopie rêvée de La Ferme des Animaux est-elle condamnée à sombrer dans une dystopie sans lendemain ?
Les mécanismes du pouvoir
En transposant les questions politiques dans le monde animal, Orwell garantit l’universalité et l’intemporalité de son sujet. Comme dans les fables de La Fontaine, il utilise les animaux pour nous parler de nous. Cette fable nous projette au cœur même d’une révolution et de son lendemain. Elle ouvre ainsi tous les questionnements que pose le pouvoir : comment s’organise la vie en société quand il n’y a plus de chefs ? Qui prend les décisions ? Peut-on décider à plusieurs ? Pourquoi ce nouvel équilibre est si fragile ? Un très beau travail proposé par la compagnie La Fleur Du Boucan basée à Toulouse, ouvert au jeune public comme aux adultes, une matière à réfléchir et à penser nos sociétés d’aujourd’hui.
Jacques Pumaréda