
Depuis qu’il avait annoncé sa volonté d’engager la responsabilité du gouvernement en appliquant l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter à la fois le budget de l’État et celui de la Sécurité sociale, Michel Barnier a tenté de sauver sa peau à tout prix, même au prix de sa dignité, en se soumettant à Marine Le Pen qui semblait faire son marché à Matignon… Reçue en priorité dès le lundi 25 novembre, MLP présentait la note, et renchérissait, forte d’une position inespérée auprès des déboires judiciaires où elle est empêtrée.
Une telle soumission est à la fois criminelle et suicidaire : criminelle car, en lui accordant un crédit démesuré, elle légitime et banalise encore davantage un parti aux relents fascistes et profondément xénophobes, lui déroulant un tapis rouge vers l’accès au pouvoir présidentiel. Suicidaire car vendre son âme au diable n’a jamais été bénéfique à quiconque s’y fût essayé… Ainsi, le premier ministre n’a pas hésité à se renier, à perdre ce qui lui restait de liberté d’action, de réflexion ou de décision, en échange de quoi ? Quelques semaines de survie dans un paysage dévasté. Pathétique ! Résultat : un gouvernement assuré de chuter, avec un premier ministre tenu en laisse par un RN traçant des lignes rouges de manière changeante, poursuivant son imposture sociale et surjouant le rôle de faiseur de roi…
Relayé par les médias où les experts en rien nous annoncent l’apocalypse, là où l’opinion supplante les faits, Il perd son flegme notre premier ministre en sursis, il perd ses nerfs quand haineux, il cible « l’extrême gauche » et fait la promotion de « Mme Le Pen » citée dans un hallucinant communiqué de Matignon le jour du retour du texte à l’Assemblée, lui abandonnant ainsi le gouvernail…
Du côté des vivants, l’ensemble des forces du NFP avait d’ores et déjà annoncé la censure, dénonçant le caractère austéritaire des deux textes et le mépris du Parlement. Car, ne nous y trompons pas, la sauce Barnier, au-delà de sa saveur douçâtre et de son caractère éphémère, fut aussi indigeste pour le peuple de France, que celle de ses prédécesseurs inféodés à Macron… « Il faut une censure rapide ! tonnait Ian Brossat, sénateur communiste et porte-parole du PCF. Ce gouvernement n’a aucune légitimité pour appliquer cette politique. Il faut protéger les Français de ce gouvernement de forcenés. » C’est chose faite et de toutes nos forces réunies, nous devons relever le défi !