AED et AESH
Les AED et les AESH, dont le rôle est pourtant essentiel, sont les parents pauvres de l’Éducation nationale. La CGT Educ, la FSU et FO dénoncent leurs conditions de travail.
Probablement conscients de la précarité des assistants d’éducation, le ministère a publié un décret le 11 août permettant la CDIsation des AED ayant exercé pendant six ans. Mais ce que dénoncent les syndicats, c’est l’impréparation notoire et l’absence de consignes données aux chefs d’établissement. Peuvent-ils par exemple garder en CDD leurs AED arrivés au terme des six ans en attendant l’application du décret ou les licencier ? Rien n’est précisé et la tendance est à engager de nouveaux AED, ce qui coûte moins cher. C’est à la fois un gaspillage des savoir-faire et un mépris avéré de ces personnels. Par ailleurs le décret précise que la rémunération des AED CDIsés sera examinée tous les trois ans et basée sur leur « manière de servir ». Les syndicats réclament un vrai statut et une grille indiciaire, gages d’une reconnaissance de leurs métiers. La nouvelle grille indiciaire de 2021 pour les AESH a été une réelle avancée à mettre au crédit de leurs fortes mobilisations. Mais l’inflation a quasiment réduit ce progrès à néant. Un AESH à temps partiel (24 h), ce qui est le cas d’une grande majorité, touche moins de 800€ et est en-dessous du seuil de pauvreté. D’autre part, la mise en place des PIAL (pôle inclusif d’accompagnement localisé) en 2019 a considérablement dégradé leurs conditions de travail. Avant le PIAL, un AESH était affecté à un enfant. Aujourd’hui, avec cette mutualisation des moyens, un AESH peut suivre jusqu’à 11 élèves sur plusieurs établissements. Autrefois un élève bénéficiait jusqu’à 24 heures de présence d’un accompagnant. Il n’a plus droit qu’à 4 heures. Le travail, souvent ingrat, des AESH demande un investissement total. Les syndicats réclament la reconnaissance du travail indispensable des AESH par la création d’un corps de fonctionnaires, ce qui prendrait aussi en compte les besoins des enfants en situation de handicap.
Anne-Marie Delcamp