Édito 4038
Telle est la ligne directrice dégagée par le Premier ministre qui prononçait, ce mardi 1ᵉʳ octobre, devant une assemblée houleuse un discours de politique générale austéritaire, comme attendu … « Le premier remède de la dette, c’est la réduction des dépenses » et il promet de faire peser les deux tiers de l’effort budgétaire sur la dépense publique. En somme, de poursuivre l’austérité engagée avec un cran supplémentaire vers la droite. Dont acte.
Après une semaine durant laquelle le chef du gouvernement a pris soin de désavouer son ministre de l’Économie en téléphonant à Marine Le Pen, tout en laissant son ministre de l’Intérieur occuper l’espace médiatique pour nourrir l’extrême droite avec des déclarations ahurissantes, un discours soporifique, à l’ancienne, florilège de déclarations d’intentions vagues et consensuelles, en dissonance avec les milliards de coupes budgétaires à venir. Anesthésie générale avant le douloureux réveil !
Dès lors, l’extrême droite, par la voix de Marine Le Pen, menace et rappelle qui commande en Macronie…
Qu’est-il arrivé au Peuple de France ?
Promue DRH de Matignon, Marine Le Pen tente d’apparaître comme une force gouvernementale respectable. Le budget de rigueur annoncé n’est pas pour lui déplaire. Tout comme le volet immigration qui caresse l’extrême droite dans le sens du poil. L’occasion offerte est trop belle ! Plutôt que de combattre « un adversaire » en pleine dérive, le RN, tel un marionnettiste fort de ses 143 députés, espère le tirer vers lui. Et ce sera tâche aisée, tant Le Pen et Barnier sont d’accord sur l’essentiel : moins d’argent pour la santé, l’éducation, les services publics, la transition écologique. Ses idées sont au pouvoir, par délégation, avec des ministres LR tenants d’une ligne ultraconservatrice, ennemis du mariage pour tous et du droit à l’IVG, adeptes d’une rhétorique aux relents racistes.
Face à un tel attelage, il serait fatal de le sous-estimer … La journée de mobilisation du 1ᵉʳ octobre a permis de faire entendre dans la rue la majorité qui s’est exprimée dans les urnes. « C’est la mobilisation sociale qui change la donne », a précisé Sophie Binet.
Evelyne Bordet