Alénya
Le deuxième week-end des Vendanges d’octobre proposait notamment « Tuer le monstre » pièce de théâtre sur le douloureux sujet de l’inceste.
Belle fréquentation dans les caves Ecoiffier pour les Vendanges d’octobre, trois week-ends de spectacles, danse, musique, théâtre, gastronomie, ateliers de création…Tout au long on a aussi le loisir d’admirer les œuvres plastiques de Tiffany Valier.
Samedi dernier on a pu voir Tuer le monstre de Matthew McVarish, mise en scène par Frédéric Noguer, une réalisation du Théâtre du Gecko. Une pièce pour deux comédiens (Timothée Lepeltier et Aurélien Pawloff) sur le thème de l’inceste. Sujet délicat et casse-gueule, la mise en scène épurée (trop, peut-être ? ) de Frédéric Noguer évite tous les écueils, notamment celui du pathos. Il faut savoir que l’auteur de la pièce a lui-même été abusé sexuellement dans l’enfance, il est par ailleurs acteur et activiste pour les droits humains. Pourtant rien de démonstratif dans le texte, tout passe par le dialogue entre deux frères suite au décès de l’oncle qui les a élevés. L’oncle abusait d’eux en évoquant Kelpie un monstre de légende, bien sûr le monstre était ailleurs. Les deux frères comparent leurs souvenirs, l’un avoue sa détresse, l’autre est dans le déni, peu à peu, il s’avérera que le plus atteint n’est pas celui qu’on croyait. La question est comment se reconstruire ? Réponse de la pièce, de l’auteur, donc : parler, briser le silence.
Quasi absence de décor, peu de lumière, beaucoup repose sur les deux comédiens, épatants. Ils accompagnent avec beaucoup de justesse la montée en puissance dramatique, surtout lors du final, impressionnant.
N. G.