Monastir del camp

Joseph Maureso investit pour un mois le cloître, la chapelle, les bains, les peuplant de drôles de créatures et d’œuvres impressionnantes.

Le plasticien Joseph Maureso n’a pas son pareil pour investir un lieu avec ses créations. Le fruit, sans doute, d’une subtile alchimie entre ce qu’expriment salles et pierres et ce qu’elles inspirent à l’artiste. L’exposition qui était inaugurée samedi dernier au Monastir del camp en apporte une éclatante démonstration. Les toiles et sculptures, remarquablement originales, sont comme chez elles dans le lieu, comme si elles en faisaient partie de toute éternité.

Cette exposition singulière est intitulée Ulf peint et pond. Plutôt ésotérique ! On apprendra qu’Ulf est un être mythique, surgi des profondeurs (de la terre ? De la conscience ? De l’inconscient ?.) qui se reproduit, donnant des Ulfions. Découvrir l’exposition relève du voyage initiatique entre toiles gigantesques évoquant un paysage d’après séisme et une population de personnages sculptés aux allures d’envahisseurs. Séisme car, sur les toiles aux couleurs du marron au bleuté, des gros blocs de pierre sont en suspension après avoir été éjectés de la terre. Les personnages ont des coiffes en forme de champignons et vous regardent d’un air goguenard, d’autres sont tout noirs, singulier rassemblement au centre du cloître…L’ensemble est inépuisable et vous submerge. Il faut y ajouter Les œuvres partagées, car Joseph Maureso aime le travail collectif. Des dessins sous verre co-élaborés avec d’autres plasticiens ornent ainsi la première salle d’exposition. Ajouter aussi les poèmes d’Évelyne Maureso qui accompagnent la démarche esthétique du peintre ; et un texte de Joseph décrivant ce qu’est Ulf pour lui.

Un vernissage assorti d’un mini spectacle avec chants et textes par quelques amis déguisés comme les personnages sculptés. Humour et créativité font décidément bon ménage.

Nicole Gaspon