Les affaires vont mal. Emmanuel Macron, le candidat du système capitaliste, modernisé et mondialisé a été élu. Il continuera de servir les intérêts des classes sociales qu’il représente. Il ne pourra pas, à l’évidence, répondre à l’intérêt général dans ce cadre libéral, lui qui refuse d’égratigner les privilèges, les grandes accumulations financières et l’absurdité économique et philosophique de la recherche de profit immédiat. Les grandes fortunes, les actionnaires dans les conseils d’administration pourront, du moins pour l’instant, compter sur lui. Les milliards nécessaires à une réorientation de la société dans le sens de la satisfaction des besoins humains et sociaux manqueront à l’appel. Pour les salaires, les retraites et les pensions, seules les exonérations de cotisations seront avancées. Le manque à gagner pour la sociale (SS) va s’aggraver. Il rajoute, pour ne pas être en retard, son amour de l’Europe telle qu’elle est, celle de la concurrence libre et non faussée, celle de la libre circulation des capitaux et des marchandises, celle du dumping social. Pour moitié, il a été élu par ceux qui le contestent et condamnent ce système. Il va vite l’oublier.
Marine Le Pen a beaucoup progressé au plan national. Dans le département, elle est en tête. Ses résultats dans la plupart des villes et villages du département interrogent. Quel est le sens de ce vote massif ? Les réponses sont certainement à rechercher dans différents domaines. Une part de « dégagisme », sans aucun doute, voulant écarter un candidat de « l’ancien monde » et de la bourgeoisie, a certainement animé ce vote. Une partie des électeurs Mélenchon y a été sensible, notamment dans les Antilles. Ensuite, cette candidate, héritière et bourgeoise jusqu’aux bouts des ongles, a pu apparaître à certains comme la candidate des oubliés, des humbles, des pauvres, proche d’eux. Rien, dans son programme approximatif, ne permettait pourtant de la juger ainsi. Bien entendu, dans un autre domaine plus classique, celui de l’ordre moral catholique, celui de l’exclusion, du racisme installé, de la peur de l’autre, de l’individualisme, ses électeurs ont montré leur soutien à des solutions d’extrême droite. Mais ces réponses ne suffisent pas à tout expliquer. Les peurs, dans ce monde interconnecté, seront difficiles à endiguer.
Un vrai travail, tenace, humble et intelligent, s’impose. Nous essaierons de le mener.