LE TRAVAILLEUR CATALAN

Gouvernement Macron. Le battage fait autour du remaniement ministériel ne saurait cacher l’essentiel : la politique macronienne va continuer de plus belle.

La plupart des ministres sortants gardent leur portefeuille, ou, à l’image du très sarkozyste Darmanin à l’Intérieur, héritent de ministères plus importants. Les nominations de Dupont-Moretti à la justice et de Bachelot à la culture peuvent prêter à sourire, mais elles représentent un vrai camouflet à la démocratie. L’ex-avocat de Balkany, grand pourfendeur des magistrats qui luttent contre la délinquance financière et la corruption, voudrait bien se débarrasser du Parquet National Financier, véritable épine dans le pied des puissants. Il est aussi un adversaire outrancier des féministes, et ses saillies verbales sur ce sujet ont ravi tout ce que la France compte de machistes et de réactionnaires de tout poil.

Quant à Bachelot, qui a traîné ses guêtres dans les allées du pouvoir depuis des temps immémoriaux, on ne peut que s’étonner de la voir revenir aux affaires, elle qui déclarait en 2007, être « définitivement éloignée de la politique ».

Les bruissements du petit monde médiatique la disaient prête à participer à une émission-jeu sur la mode. Elle écumait encore récemment les plateaux de télévision pour défendre la politique de santé du gouvernement Philippe qui s’est caractérisée par la continuité de la casse de notre service public de l’hôpital, à laquelle elle a largement contribué lorsqu’elle était ministre de la Santé de Sarkozy. Ainsi, la chroniqueuse patentée des chaînes privées d’information continue, va présider à la politique culturelle de la France. Ça promet de ne pas être triste. André Malraux doit se retourner dans sa tombe.

La nouvelle équipe constituée autour de Jean Castex est marquée par une orientation politique très à droite. Les anciens sarkozystes tiennent le haut du pavé et le signal envoyé par les nominations ministérielles n’augurent rien de bon pour les Français. Le président de la République a annoncé dans son interview à la presse régionale qu’il ne renonçait pas à la réforme des retraites, rejetée par la majorité de nos concitoyens. Le ton est donné et le nouveau premier ministre est sommé de battre la mesure presto i fortissimo. Emanuel Macron prévient que la rentrée sera dure sur le plan économique et social. Gageons que notre peuple la lui rendra encore plus dure qu’il ne le pense.

 
Cet article est en lecture libre. Pour avoir accès à l'ensemble du site, merci de vous connecter ou vous inscrire

ARTICLES EN LIEN

Les bruits d’un remaniement - Fin du suspense. La liste des quatorze ministres de la nouvelle équipe gouvernementale a été annoncée jeudi 11 janvier dernier. Ainsi donc en a voulu Emmanuel II, son prochain gouvernement sera présidé par Gabriel Attal,…

Les bruits d’un remaniement Lire la suite »