
Maya et bien d’autres enfants ont franchi pour la première fois le seuil de l’école ! Elle avait des étoiles dans les yeux… Moment essentiel, teinté d’espoirs, de craintes et d’excitation.
Côté ministre, c’est devenu coutumier, au lieu de passer par les canaux d’information officiels, J.-M. Blanquer a choisi le JDD pour faire connaître ses décisions, le 22 août, à huit jours de la rentrée. Les enseignants sont priés de consulter la presse !
Le ministre compte sur la seule vaccination pour endiguer le variant Delta. De dénis en atermoiements, nous voilà rendus à la pensée magique…
Idem pour la continuité pédagogique promise. Les enseignants se sont dotés, au cours de l’été, du don d’ubiquité et seront capables de faire cours dans le même temps en présentiel et à distance.
Quid de l’éviction des jeunes non vaccinés au collège et au lycée, face à la bronca des syndicats d’enseignants et des parents d’élèves. Les élèves non vaccinés devront s’isoler une semaine s’ils sont cas contact, « sur la base d’une attestation des parents… Les parents sont donc libres de ne pas dire si leur enfant est vacciné ou non, mais cela relève de leur responsabilité. » Ainsi, un positionnement irresponsable, faisant reposer une politique sanitaire sur des choix individuels, est symptomatique d’un libéralisme qui génère de la défiance et fracture toujours plus la société française.
Et que dire de cette campagne « Laïcité à l’école », gloubi-boulga indigeste, où sont amalgamés religion, couleur de peau, pays d’origine supposé, le tout en affublant les enfants représentés de prénoms suggestifs. Une dérive raciste et xénophobe des principes fondamentaux de la laïcité, qui va rester sur l’estomac de nombreux enseignants.
D’aucuns espéraient que J.-M. Blanquer allait prendre à bras le corps la question du niveau des élèves et du nécessaire rattrapage après les deux années de Covid. Force est de constater l’absence de moyens pour remédier au décrochage et réparer les inégalités scolaires qui ont explosé. Mais pour le ministre, il ne s’agirait pas de « faire croire que l’école aurait été le talon d’Achille de la gestion de la crise ».
Dormez tranquilles braves gens, ayez confiance… Une chose est sûre : Kaa, le serpent du Livre de la jungle est détrôné…