Comment allons nous sortir du coma engendré par la pandémie de Covid-19 ? Sur quelle jambe allons nous reconstruire un système économique et social mis à terre ? Il faut supprimer les impôts de production disent les patrons, il faut rétablir l’impôt sur la fortune et taxer les plus hauts revenus dit la gauche. D’autres disent il faut « tout reprendre à zéro » face à l’effondrement écologique et social et prolonger la décroissance testée pendant le confinement.
Logiquement, la pandémie pourrait marquer une prise de conscience : la recherche du bien-être devrait devenir la pierre angulaire des sociétés. Mais du passé, la Covid-19 ne fait pas table rase. Et certains s’activent déjà pour développer un capitalisme de plate-forme centré sur l’exploitation de l’information quelle qu’elle soit, commerce en ligne ou enseignement à distance. Ce capitalisme transnational invasif semble bien être sorti plus puissant de la crise sanitaire. En même temps, se renforce un capitalisme de repli national où l’Etat « populiste » ferme les frontières puisque la menace d’un virus venu d’ailleurs justifie le repli sur soi. Ce sont les deux faces de la même pièce qui laisse toujours plus de perdants sur le bord de la route de la concurrence entre territoires. A l’arrivée c’est une société de surveillance généralisée par un petit nombre de riches sur une masse de sujets rendus impuissants par l’abandon de l’idéal démocratique.
A l’opposé, un Etat social tuteur d’une démocratie étendue à l’économie renforcerait l’ensemble des institutions nécessaires à la santé collective et concevrait l’éducation, le mode de vie et la culture comme autant de contributions au bien être de la population. La construction d’un régime international centré sur les biens publics mondiaux et « les communs » prendrait en compte la santé publique et la soutenabilité écologique.
Il n’y a pas de déterminisme d’ordre technologique ou économique, c’est le rôle du politique de donner du sens, d’ouvrir des chemins avec une vision à long terme de nos sociétés futures. L’élection présidentielle en France sera un de ces moments clés, les communistes semblent déterminés à y faire entendre leur voix.