
Le sixième rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat est connu.
Après une première diffusion d’informations sur les travaux du GIEC datant de l’été dernier, qui indiquait une augmentation de la vitesse du changement climatique, le deuxième volet du sixième rapport a été rendu public le 28 février dernier. Celui-ci, intitulé « Changement climatique : impacts, adaptation et vulnérabilité », met l’accent sur les conséquences de la crise climatique et sur les modalités d’adaptation des sociétés pour faire face aux futurs bouleversements désormais inéluctables. Les conclusions du rapport du GIEC sont alarmantes. Les événements climatiques extrêmes (vagues de sécheresses, incendies, mais aussi fortes précipitations, inondations, cyclones tropicaux), issus du changement climatique causé par l’être humain, ont des effets directs sur les écosystèmes.
Les effets sur les écosystèmes
Ils sont multiples : Baisse de moitié des espaces de répartition des espèces biologiques végétales et animales. Réduction des ressources en eau potable et en nourriture (notamment en Afrique et en Asie). Dégradation de la qualité de l’air. Impact sur la santé (Développement du choléra, émergence de nouvelles maladies).
Le bouleversement touche également les économies mondiales. Ne nous voilons pas la face. Le capitalisme, en plaçant le profit financier au-dessus de tout, est à la source des problèmes. Tant que l’on considérera nos objectifs de vie d’un point de vue quantitatif plutôt que qualitatif, tant que le but ultime et obsessionnel de l’entreprise sera l’augmentation perpétuelle du chiffre d’affaires, il y aura peu d’espoir pour la perspective d’un équilibre entre les activités anthropologiques et le respect de l’environnement et de l’humain. Autre perversion du système : si les catastrophes climatiques touchent toutes les catégories de la population, cela ne se fait pas de la même manière. Ce sont toujours les couches sociales les plus défavorisées qui en payent le plus lourd tribut. Les réfugiés climatiques vont devenir de plus en plus nombreux. Il est de la responsabilité des pouvoirs publics des pays riches de prendre au plus vite les décisions permettant d’une part, d’atténuer la tendance et d’autre part, d’accompagner les changements qui – quoi qu’il se passe – vont de toute manière s’opérer. Le rapport pointe « un manque de volonté politique ».
Pierre Serra