LE TRAVAILLEUR CATALAN


Il ne vous aura pas échappé que dans grand nombre d’états-majors, c’est la grande trouille ; chez nombre de commentateurs officiels qui encombrent l’espace médiatique, comme pour nous empêcher de penser, la trouille est partagée. Dans les sondages multiples et variés qui circulent, ça part dans tous les sens. L’entourage du Jupiter sortant, malgré une course en tête dans les sondages, se dit que tout Jupiter qu’il croit être, il pourrait  être sorti. Il n’aurait pas dû attendre si longtemps avant de se déclarer… La fréquentation quasi quotidienne de Poutine au téléphone était une erreur sans effets sur le Poutine en question. Chez les Macron’s boys, on n’est sûr de rien, on n’a plus la superbe des grands jours, certes on manœuvre peut-être un petit peu. Histoire de raviver les peurs.

Des électeurs évaporés

Mais avec le nombre important d’indécis que les sondeurs disent rencontrer, tout est possible. L’électeur et trice sont des  êtres volatil(e)s, ils s’enthousiasment spontanément, se rassemblent, disparaissent, pour réapparaître ailleurs ou nulle part. On aurait a priori l’impression que le hasard l’emporte sur la rationalité.

Toutes les forces politiques sont concernées : observez le parti socialiste, pendant un long temps, il a eu ses troupes de fidèles. Aux dernières nouvelles Anne Hidalgo les aurait perdues de vue. Les écolos qui se croyaient force montante aux dernières municipales n’ont pas retenu toutes leurs ouailles. Les Républicains aussi sentent leur électorat se désagréger, Valérie Pécresse semble un peu pitoyable dans ses efforts pour recoller les morceaux. Les droites extrêmes se parent de visages ou respectables ou racistes pour attraper le plus de mouches qui ne semblent pas savoir l’odeur qui les attire le plus. Mélenchon, il est le peuple, donc il veut tout, tout le peuple vous-dis-je, mais le peuple voudra-t-il ? On est en plein dans le volatil.

Une voie courageuse

Roussel tente de rouvrir une voie courageuse, celle des jours heureux, mais sera-t-il payé de ses efforts ? Je comprends les troubles de l’électorat, il y a un contexte qui y contribue et il y a des situations difficiles pour beaucoup. Il y a passif et passé. Voir la prégnance du thème du pouvoir d’achat dans la campagne et les errements sans fins des politiques subies tournant ostensiblement le dos aux exigences sociales, creusant sans fin les inégalités, se nourrissant de la désespérance du plus grand nombre. Mais à quelques encablures du choix du meilleur bulletin pour en sortir, j’émets le vœu de nous voir de plus en plus nombreux sortir de l’état gazeux qui caractérise les êtres volatils et qui ne peut faire et vivre que du vent, pour en fonction de ce que chacun pense dans son for intérieur nous engager avec toute notre conscience et notre détermination dans le choix politique en mesure d’agir sur notre vie.

Nous engager résolument. Faire de la politique enfin. Et pas qu’un jour ! Et pas que dans l’urne ! Pas de la politique hors sol. Dans les communes, les quartiers, au travail, comme dans toutes les sphères de la vie sociale ! Secouer tous les cocotiers pour que les fruits tombent enfin. La volatilité est à la vie ce que sont les fantômes pour les êtres réels. Pour en sortir il y faut la vie, concrète, tangible, rugueuse aussi. Et le 10 avril, le choix de la vraie vie politique. C’est celui que nous ne cessons de faire au TC.

Jean-Marie Philibert

 
Cet article est en lecture libre. Pour avoir accès à l'ensemble du site, merci de vous connecter ou vous inscrire

ARTICLES EN LIEN