LE TRAVAILLEUR CATALAN

USAP

L’USAP en stage à Falgos. Rencontre avec David Marty nouvel entraineur en chef de l’équipe.

Si Patrick Arlettaz auquel il succède, avait voulu en arrivant « les clés du camion », ce n’est pas la démarche de David Marty, qui tient à s’inscrire dans la continuité. Il concède que désormais «  la responsabilité de l’équipe c’est moi », mais pour le passage de témoin, il précise « ce ne sont pas des choses qui se font en un mois, il y a une transition, moi je prends un peu plus de responsabilités, lui il prend un peu plus de recul, il donne les grandes lignes, fixe les objectifs ».Son aura de joueur pour motiver l’équipe et passer de champions de pro D2 à un maintien honorable en top 14, ? Il répond que « joueur c’est un métier, entraineur c’en est un autre et pour le moment je n’ai rien fait ». Et ses succès avec les jeunes ne le feront pas renoncer à son humilité, manifestement sincère.

Un staff équilibré

Quand on signale le mimétisme entre Mathieu Acebes et Patrick Allettaz et qu’on lui demande qui sera le capitaine de Marty, la réponse fuse « ce sera Mathieu, comme on a toujours fait, un capitaine ce n’est pas seulement sur le terrain, c’est toute une semaine d’entrainement, Mathieu c’est tout ce qu’il a fait pour le rugby, pour le club ; il y aura encore un ou deux autres joueurs en appui, mais ce sera là aussi une transition douce ».

Pour le staff, il l’estime maintenant « dans un bon équilibre ». Guillaume Villaseca  y sera plus précisément en charge de « la touche et les mauls offensifs », permettant à Perry Freshwater de se concentrer sur « la mêlée et les mauls défensifs ». Lorsqu’on rappelle l’apport positif de Gérald Bastide lorsqu’il est arrivé, il confirme… et module en précisant que cela a fait partie de « la cohérence du staff, Patrick adore l’attaque, il fallait trouver un équilibre … » L’équilibre, décidément, toujours.

Il explique que tel joueur ait pu être moins utilisé lors de la période pro D2, avant son arrivée, donc, par le fait que « les profils ne sont pas les mêmes en pro D2 et en top 14 », où la vitesse d’exécution est une donnée moins importante.

La motivation avant tout

Pour les points où il compte mettre l’accent, il insiste là encore sur la continuité, la poursuite de l’évolution du jeu au pied et mentionne le besoin de travailler la motivation pour les matchs à l’extérieur, constatant que « quand on fait tourner l’équipe on n’a pas la même envie ». 

Une vie après le rugby ? Il sourit : « j’ai plein d’occupations, il faut que je déconnecte, je l’ai toujours fait, même quand j’étais joueur » ; le bateau à Sainte Marie, la pêche, «toujours il y a eu un bateau familial ». 

Surtout, il y a les chevaux, une bonne trentaine ; il dit ne pas monter, précisant modestement « je ne suis pas très doué, je monte comme ça pour me balader ». Son truc à lui, c’est de s’en occuper, de les élever. «  Je fais presque tout, je viens de terminer les foins ».

À l’arrière-plan, des prés, aujourd’hui devenus greens et terrain de rugby, se souviennent du temps où des hommes ont fait les foins et savaient comme lui que « on n’a pas besoin de trop parler ».

Les adversaires désignés pour la saison à venir sont « Brive et Bayonne, on les a identifiés ». Si on lui dit qu’on peut peut-être avoir davantage d’ambition, il balaie l’objection : « il faut se fixer des objectifs clairs, il ne faut pas dire lui peut-être, les deux c’est sûr, les autres on verra, il y en aura forcément un, comme chaque année, qui n’est pas prévu, et qu’il faut amener avec nous dans la bétaillère ! ».

La bétaillère ? Elle ira sûrement loin, si c’est lui qui en a les clés ! 

J. Muga.

David Marty en bref

– Surnom : Zaza

– Un catalan : né en 1982 (ce qui fait aujourd’hui de lui, à quarante ans, le plus jeune entraîneur en chef du top 14).

– Un club : l’USAP, qu’il ne quittera plus à partir des cadets (il commence le rugby en minimes à Villelongue-de-la-Salanque et fera un passage d’un an à Canet-Sainte en junior). 

– Un international : 37 sélections en équipe de France pour 11 essais inscrits. 

– Un palmarès : pour ne citer que les résultats les plus importants, champion de France avec l’USAP en 2009, finaliste en 2004 et 2010, vice-champion d’Europe en 2003 ; vainqueur du tournoi des six nations avec l’équipe nationale en 2006, 2007, 2010 (grand chelem).

– Un entraîneur : à la fin de sa carrière en tant que joueur, en 2016, il embrasse celle d’entraineur, successivement des espoirs de l’USAP, qu’il conduit jusqu’au titre de champion de France en 2021, puis des lignes arrière de l’équipe première, avant de succéder à la rentrée de la saison 2022-2023 à Patrick Arlettaz dans le rôle d’entraîneur principal.

– La phrase de légende « il faut tenir cinq minutes et après c’est pour nous », à la mi-temps de la finale gagnée contre l’ASM en 2009.

 
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