LE TRAVAILLEUR CATALAN

Edito d’Evelyne Bordet

À la veille des congés d’été, au moment de boucler ce dernier numéro du TC, quelle légèreté, quel motif de joie pour souhaiter à chacune, chacun, de bonnes vacances ? Le pays et le monde battent des records de chaleur et partout, des feux gigantesques, incontrôlables. On attendrait une analyse, une explication, un lien avec le réchauffement climatique, une mobilisation pour y faire face et enrayer cette spirale mortifère…

Mais personne pour expliquer les bouleversements que subit notre planète, juste un constat : « Il fait chaud et ça brûle comme jamais ! ». Les forêts sont réduites en cendres, l’eau se raréfie, les glaciers s’écroulent sous nos yeux hébétés et Macron nous parle de débrancher des prises électriques, de fermer les portes, d’éteindre la lumière, de baisser le chauffage cet hiver. Cela ne fait pas un projet politique, social et écologique à la hauteur des enjeux auxquels l’humanité est confrontée. 

La « sobriété » prônée par le chef de l’État va imposer aux français une nouvelle cure d’austérité pendant que les super profits de Total ne cessent de battre des records.

La transformation écologique est-elle possible dans un système dont le seul moteur est d’accumuler du capital ? La question est de savoir quelles orientations politiques seront prises pour faire face à une situation déjà irréversible. Quels services publics ? Quelle politique de l’eau ? Quels transports ? Quels choix nouveaux pour les paysans, les travailleurs ? Quel type de logements ? Quelle ville demain ? 

Alors que l’Assemblée nationale est mobilisée sur un projet de loi « pouvoir d’achat », on a envie de rappeler le proverbe chinois : « Lorsque le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt ». Le pouvoir d’achat est devenu un leitmotiv, un grigri que l’on brandit à tout va. Les débats actuels tendent à nous enfermer dans une société capitaliste où l’acte de consommation serait l’alpha et l’oméga de nos « pauvres » existences. En quoi la capacité d’acheter des biens et des services résume-t-elle l’accès à des conditions de vie dignes et décentes ? 

Il n’en reste pas moins que la misère est là avec sa violence et qu’il est impératif de la combattre. Nombre de salariés précaires n’ont plus les moyens aujourd’hui de se déplacer, se chauffer, se loger ou même se nourrir. Un phénomène accru par l’inflation. 

Dans l’urgence, le gouvernement octroie quelques miettes, distribue de maigres chèques qui subventionneront les énergies fossiles ou l’industrie agroalimentaire. Des « rustines » qui occultent l’enjeu fondamental de la répartition des richesses.  Et si l’on explorait un monde à inventer, un monde de paix, de justice sociale, et de transformation écologique où priment les êtres humains et leurs besoins fondamentaux ? 

Et si l’on invoquait plutôt le « pouvoir de vivre » ?

 
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