LE TRAVAILLEUR CATALAN

Réquisitions

On apprend aux pompiers que pour être efficaces face à un incendie, il ne faut pas attendre vingt ans, il faut intervenir vite et le plus tôt est le mieux. Pour éviter la catastrophe ! Au gouvernement ils ne savent rien de cette vérité élémentaire, en particulier en ce qui concerne les mouvements sociaux.  
Une logique guide leur pas : laisser pourrir en espérant que la crise fasse long feu, que les grévistes s’épuisent et que l’opinion publique se retourne contre elles et eux.  
Depuis plusieurs semaines, la grève des raffineries est lancée, le gouvernement regarde ailleurs. 
Macron de toute sa hauteur : « je ne vais pas m’occuper des négociations salariales chez Total » des billevesées sans doute. Et puis tout tourne au vinaigre, la grève dure, s’étend. 
Les pompes d’essences sont souvent vides. Les communications risquent d’être difficiles. 
L’essence reste dans les raffineries, mais l’huile est sur le feu.  
Dans la précipitation on fait semblant d’intervenir sans gêner, bien au contraire, le patronat. Il s’agit de casser la grève. On demande aux préfets de s’asseoir sur un droit constitutionnel le droit de grève pour réquisitionner les personnels. Les arrêtés sont immédiatement prêts, quand on veut aller vite on peut. Mais raté ! Les effets escomptés ne sont pas au rendez-vous… la fin de la grève se transforme en rebond et en élargissement.  
Une journée interprofessionnelle est lancée pour le 18 octobre. Des secteurs appellent à s’insérer dans un mouvement. Ça converge fort, CGT, FSU, FO, Sud.
Pour les salaires, mais aussi pour le droit.
Le pouvoir est composé de machiavels aux petits pieds mus par une volonté de ne rien entendre de ce que dit le peuple, de le mettre au pas, et surtout soucieux de préserver les intérêts de capitalistes sans vergogne. Peu importe alors le droit.                 

Jean-Marie Philibert
 
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