LE TRAVAILLEUR CATALAN

Par Evelyne Bordet

Il y a deux ans, on décapitait un professeur… Samuel Paty allait enseigner ce matin-là au collège avec un marteau dans son sac… Quelle solitude !  Lui, avait déjà compris qu’il exerçait un métier « à risques ».

 Comment en est-on arrivés là ? Inexorablement, on assiste à une récupération de la laïcité par des forces politiques très habiles pour utiliser les symboles de gauche afin de cliver la société française. Ainsi, droite et extrême droite ont mené une véritable OPA sur le mot « laïcité », dénaturé et instrumentalisé pour pervertir la pensée et cibler une population : les Français de confession musulmane. 

Quand Zemmour rassemble, le jour anniversaire de la mort du professeur, quelques centaines d’adeptes au square Samuel Paty, près de la Sorbonne, et qualifie l’assassinat de « francocide évitable », il affirme que Samuel Paty est mort parce qu’il était français ! 

Non, Samuel Paty est mort parce qu’il expliquait à ses élèves la liberté de conscience et l’égalité des droits de croire ou ne pas croire, d’exprimer des convictions religieuses, ou non, dans le respect mutuel. Il est mort d’enseigner, au sens le plus noble du terme, à savoir former des jeunes à une citoyenneté commune, au vivre ensemble. Et c’est bien une police de la pensée qui a signé son arrêt de mort. 

Alors, notre nouveau ministre de l’Éducation pourrait utilement disserter sur la question posée en 1904 par Jaurès : « Comment la démocratie qui fait circuler le principe de laïcité dans tout l’organisme politique et social permettrait-elle au principe contraire de s’installer dans l’éducation, c’est-à-dire au cœur même de l’organisme ? » Répondre à la question prendra sûrement plus de quatre heures, quant à remédier au mal…

 
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