
Trois dates pour scander le déconfinement : 19 mai, 9 juin, 30 juin. Chaque secteur concerné par la levée progressive des contraintes sanitaires devra observer des règles strictes, étape par étape. Pour les musées, les festivals, les cinémas, les restaurants, les campings, les commerces, les mariages…
Mais ne rêvons pas, la sortie de l’état d’urgence et le retour à une vie démocratique ne sont pas pour demain. Le projet de loi « relatif à la gestion de la sortie de crise sanitaire », voté à l’Assemblée nationale mardi, laisse au gouvernement des pouvoirs exorbitants jusqu’au 30 septembre prochain. Il pourra continuer à légiférer par ordonnance, par exemple pour prendre de nouvelles « mesures de freinage de l’épidémie » ou sur le droit du travail, le tout sans avoir de comptes à rendre devant le Parlement. Autre inquiétude concernant cette loi, le « pass sanitaire » qui va, c’est évident dans la mesure où tout le monde ne pourra être vacciné d’ici l’été, engendrer une discrimination entre les citoyens et ouvrir ainsi une brèche qui risque, à termes, de menacer les libertés individuelles.
Mais, sans attendre, le Premier ministre, faisant le pari d’une reprise de l’économie à la fin de l’été, a annoncé, ce mardi, une diminution drastique des aides octroyées aux entreprises ces prochains mois. Dégraissage massif de ces aides dès le 1er juin, coup de rabot sur le fonds de solidarité, exonération pour les employeurs de cotisations salariales revues à la baisse, … cet ensemble de mesures risque fort de fragiliser les entreprises les plus abîmées par la crise. Et le gouvernement ne pipe mot du remboursement des prêts garantis par l’état ; si la date en a été reportée à 2022, rien n’est dit sur ce qu’il va advenir de ces dettes accumulées qui risquent de porter le coup fatal aux établissements les plus chancelants.
Les salariés aussi ont donc du souci à se faire. D’autant plus que, hormis pour les établissements qui resteront fermés administrativement, le reste à charge des employeurs recourant à l’activité partielle va sensiblement augmenter, avec le risque que cela vienne amputer les salaires versés. Les salariés risquent fort de payer les pots cassés de ce troisième déconfinement. Pourtant, il suffirait de vouloir prendre un tout petit morceau du gâteau que se sont partagé la poignée de milliardaires qui ont largement profité de la pandémie pour résoudre tous ces problèmes…