LE TRAVAILLEUR CATALAN

Édito n°4053

En ce moment, on peut voir au cinéma Castillet Je suis toujours là, un formidable et poignant film brésilien signé Walter Salles. Il retrace la vie d’une famille brisée par la dictature militaire qui a sévi au Brésil de 1964 à 1985. Disparitions, tortures, assassinats, un pays sous une chape de plomb. Pourtant, à peine une vingtaine d’années après la fin de la dictature, le fasciste Bolsonaro a été porté au pouvoir. Voilà qui questionne, autant que Milei en Argentine, Georgia Meloni en Italie ou que la montée de l’extrême droite dans plusieurs pays d’Europe, dont l’Allemagne. De quoi alimenter les pires inquiétudes, que l’élection de Trump aux USA ne peut que renforcer. On peut donc, dans la première puissance mondiale, mettre au pouvoir un repris de justice ! Son discours d’intronisation fait froid dans le dos, un cocktail de mensonges, de menaces, de vulgarité, de haine. À l’égard des migrants qualifiés de délinquants, de celles et ceux qui n’ont pas la bonne orientation sexuelle… rappelons ce qu’il dit sur les femmes, les journalistes, les juges… sans parler de sa volonté d’annexer de nouveaux territoires et du reste. Un Président juste élu qui déclare la guerre à tant de monde, c’est inédit et dramatique. Le peuple américain peut-il y trouver son compte alors que les dégâts, les régressions seront innombrables, comme sur le droit à l’IVG, sur la santé, entre autres ? Trump, c’est le pouvoir du fric dans toute sa crudité, un gouvernement de milliardaires et de géants de la tech, pourtant largement soutenu par des catégories populaires. C’est effrayant en soi, mais aussi parce que cela pourrait essaimer ailleurs, donner des idées. Il est sûr que les secousses de cette guerre idéologique et économique se répercuteront au-delà des USA. 

On voit déjà certains dirigeants européens s’y préparer, d’autres s’en réjouir. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre, une forme exacerbée du capitalisme qui ne manquera pas de mettre à l’épreuve les progressistes et les démocrates. Un défi à relever.

Nicole Gaspon

 
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