Lors de ce Tournoi des VI Nations 2022, les Français ont battu leurs cinq adversaires. Bilan et rétrospective.

Remporter un Grand Chelem n’a jamais été chose aisée dans le rugby européen. En effet il faut battre les cinq autres équipes engagées dans le Tournoi, sachant que deux ou trois matchs se jouent chez l’adversaire. Pour rappel, cette année, les Français ont respectivement battu l’Italie (37-10) et l’Irlande (30-24) à Paris avant de l’emporter en Écosse (17-36) puis au Pays de Galles (9-13). Lors du dernier match en France les Bleus se sont défaits des Anglais (25-13). Excellente mise en condition pour 2023, année de Coupe du monde de rugby en France du 8 septembre au 28 octobre. Dixième édition depuis sa création en 1987 pour une compétition qui se déroule tous les quatre ans. Un clin d’œil à nos voisins espagnols qui se sont brillamment qualifiés !

Le Tournoi, quant à lui, captive les fanas de rugby lors du premier trimestre de chaque année civile obligeant les clubs français à poursuivre les joutes du Top 14 aux mêmes dates au grand dam de certains clubs privés de leurs internationaux.

Historique

The Times, notre… confrère anglais, emploiera l’expression « Grand Slam » la première fois pour décrire les quatre victoires de l’Angleterre lors du Tournoi 1957, tournoi des Cinq Nations à l’époque qui devint Tournoi des Six Nations avec l’entrée de l’Italie en février 2000. La France, quant à elle, avait été invitée à participer à ce tournoi en janvier 1910, avant d’en être exclue de 1932 à 1939 puis réintégrée en 1947 après la guerre. Sacrés Anglais ! Oh oui, ils mériteraient parfois le trophée réservé au perdant.

La cuillère de bois

Traditionnellement lors du Tournoi, l’équipe qui perd tous ses matchs (arriver en dernière position ne suffit pas!) se voit attribuer une sorte d’anti-trophée virtuel. Née à Cambridge, cette vieille tradition anglaise voulait que l’élève dernier en  mathématiques recevait une cuillère en bois. Non ! Non ! Ni René ni votre serviteur ne l’avons eue car… n’ayant pas fait nos études à la faculté de Cambridge. De la salle de classe au stade de rugby il n’y eut qu’un pas et un étudiant anglais, joueur du XV d’Angleterre, se fit un malin plaisir de l’offrir aux Irlandais qui n’avaient pas gagné un seul match lors du Tournoi de 1884. Ainsi était née la tradition. Ce ne fut pas la dernière cuillère de bois pour les Irlandais qui en totalisent 16 en 120 tournois. Depuis 1957 la France a réussi à éviter ce peu désirable trophée que les Italiens ont déjà touché 12 fois en 22 ans de tournois, mais pas cette année, car ils ont battu les Gallois, même s’ils terminent à la dernière place. Seulement sept cuillères pour l’Angleterre mais beaucoup plus de Grands Slams.

Les Grands Chelems

Si la France en totalise 10, tous obtenus depuis 1968 (68, 77, 81, 87, 97, 98, 2 002, 04, 10 et 22), l’Angleterre domine dans ce registre le rugby européen avec un total de 13, devançant de peu le Pays de Galles (12), l’Écosse et l’Irlande 3 chacune. Un Grand Chelem mémorable, pour la France ? Sans conteste celui de 1977. Quatre victoires, bien entendu, pour les Français du regretté capitaine Jacques Fouroux, le petit caporal, mais surtout avec les quinze mêmes joueurs (la notion de remplaçant n’était pas née à l’époque!). Cette équipe française, surnommée la horde sauvage par les Britanniques, dans laquelle bataillait notre catalan Jef Imbernon eut, d’autre part, le mérite de n’encaisser aucun essai au cours des quatre rencontres. Du jamais vu qui ne sera jamais revu ! Impensable de nos jours avec ces entrées et sorties incessantes de joueurs tout au long du match. Autres temps autres mœurs !

Fins aviat amb l’USAP !

Jo Solatges