LE TRAVAILLEUR CATALAN

Il vaudrait mieux dire : « Les enfants ne vont plus à l’école, pendant deux mois », ce qui n’est pas tout à fait la même chose, chacun le comprendra. Nous connaissons bien les bienfaits du dépaysement, des voyages, même très courts. Nous connaissons aussi les apports de la découverte de nouveaux paysages, de la rencontre de nouvelles personnes et d’activités encore jamais envisagées. Nous savons que tout cela aide les enfants à rêver, à se projeter, à comprendre un peu mieux le monde, à titiller leur curiosité, à se construire. En définitive, tout cela aide à grandir, simplement, et à nourrir un optimisme juvénile constructif. Banalités. Je traversais plusieurs fois, cette semaine, la ville, ma ville de Perpignan, à pied. C’est très agréable, quand la fraîcheur le permet. Et, je m’interrogeais. J’y ai vu « des enfants qui n’ont plus école », à pied, en trottinette, en groupe, bruyants, à deux pas de leur domicile, dans leur jus quotidien. Ils n’ont plus rien à explorer. Ils connaissent déjà. Injustice. 

L’été n’y pourra rien, les questions sociétales restent posées

Banalités encore. La « Une » de notre journal le rappelle. Il ne peut y avoir de trêve dans la marche des convictions, dans le combat des idées. Les mobilisations ne se sont pas tues, définitivement. Elles sont, pour quelques courtes semaines, mises entre parenthèse. La retraite à 64 ans, c’est non ! La destruction du Fret SNCF, encore non. Le pillage d’EDF par les opérateurs concurrents, toujours non ! La gangrène lente infligée à La Poste, non. Les bas salaires ? Insupportable. La santé publique qui ne répond plus aux besoins, l’artificialisation galopante et inconsciente des sols, l’école publique malmenée, les atteintes aux libertés syndicales… C’est toujours non. Notre responsabilité est engagée, pour longtemps. 

 
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