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Elne
Le préfet des P.-O. assigne la ville d’Elne devant le tribunal administratif suite à une délibération permettant aux conseillers municipaux de s’exprimer en catalan.
Une requête en annulation, introduite par le préfet devant le tribunal administratif, de la délibération prise le 21 avril dernier par le conseil municipal de la ville d’Elne a fait vivement réagir le maire d’Elne, Nicolas Garcia. « À Elne, nous ne voulons pas d’une république linguicide et glottophobe ! » a-t-il déclaré devant la presse. Qu’en est-il exactement ? La délibération municipale incriminée permet à chaque conseiller qui le souhaite de s’exprimer en catalan à condition qu’une traduction immédiate soit faite en français. Précisons que dans le département, 16 communes ont pris la même délibération. Rappelons aussi que la France a signé (mais non ratifié malgré de nombreuses demandes de députés) la charte européenne des langues régionales et minoritaires qui vise à protéger et à promouvoir ces langues en tant « qu’aspect menacé du patrimoine culturel européen » et à favoriser leur emploi dans la vie publique. Incompréhension et colère d’autant plus fortes du maire que dans son argumentaire, le préfet fait référence, entre autres, à une ordonnance de… 1539, ordonnance dite de Villers-Cotterêts édicté par le roi de France, François 1er qui impose la rédaction des actes administratifs « en langage maternel français et non autrement ».
Alors que « l’État codirige l’office public de la langue catalane avec le Département et la Région dont l’objectif majeur est de promouvoir la culture et l’usage de la langue catalane dans l’espace public » précise le maire, « qu’il vient de signer une charte avec le Département s’engageant à créer les conditions pour que dans les dix ans chaque élève qui le souhaite puisse apprendre le catalan à l’école, l’État considère que parler catalan au conseil municipal d’Elne est dangereux pour la République», s’indigne le maire qui compte bien ne pas en rester là. À suivre.
Michèle Devaux