
Édito 4043
Être pauvre, c’est souffrir. Les pauvres souffrent dans leur corps, parce qu’ils n’ont pas assez à manger et qu’ils travaillent trop dur ; ils souffrent dans leur esprit, parce que leur dépendance et leur impuissance leur coûtent des humiliations quotidiennes ; et ils souffrent dans leur conscience quand ils doivent choisir entre payer leurs factures ou nourrir correctement leurs enfants.
la philosophie néo-libérale selon laquelle les conditions socio-économiques des individus seraient sans rapport avec la justice et les droits humains ratisse large et écrase les plus vulnérables.
Pour les êtres humains, la subsistance ne désigne pas simplement le fait de se maintenir en vie par des fonctions physiologiques, mais implique aussi la notion de dignité.
Il ne s’agit jamais de subsister purement et simplement, mais de subsister décemment. Et souvent, le reste à vivre ne permet pas de vivre décemment.
La situation est plus que préoccupante : pénurie de logements, hausse des expulsions locatives, augmentation du nombre de personnes à la rue, saturation des hébergements d’urgence… On estime à 330 000 le nombre de personnes sans logement, un chiffre lui aussi en hausse en raison de l’explosion de la grande pauvreté. Dans son rapport annuel, le collectif Les Morts de la rue dénombre au moins 826 personnes sans domicile fixe décédées prématurément en 2023, un chiffre atroce ….
Tout cela donne à penser que la politique de réduction du pouvoir d’achat, des salaires et des pensions de retraite que le gouvernement Barnier cherche à imposer aggravera encore la situation sociale du pays.
Dans leurs prévisions les plus récentes, les économistes de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) estiment que la croissance française, en 2025, serait divisée par deux si le budget déposé par le gouvernement Barnier était adopté en l’état.
Cette réduction de l’activité serait accompagnée d’une suppression de 130 000 emplois, selon la même prévision. La décision de couper les dépenses publiques – tout en augmentant les prélèvements – aurait donc un coût social drastique.
Le programme du Nouveau Front populaire propose une stratégie budgétaire qui augmente les dépenses publiques, stimule l’activité économique et permet de dégager des recettes supplémentaires. Un autre budget est possible, urgemment …
Evelyne Bordet
*Carlos Ruiz, coordinateur de l’Utopie Quetzalcoatl
au Mexique