Parcoursup
Les futurs bacheliers peuvent s’inscrire sur la plateforme d’admission dans l’enseignement supérieur.
Cinq ans après la mise en place de la plateforme, tout se confirme : Parcoursup, avec ses algorithmes, ses décisions opaques, incompréhensibles, injustes… c’est le tirage au sort pour tout le monde, ou peu s’en faut. L’an dernier 22% des jeunes ont été purement et simplement rejetés par le système. Ce sont les premières victimes du manque de places dans le supérieur, fruit de décisions politiques refusant à l’université les moyens de former tous les jeunes.
Un marché de l’angoisse
Johan Faerber, professeur de lettres, dénonce dans un court pamphlet les méfaits de ce qu’il faut bien appeler une sélection. « Ce système instille de l’angoisse dès la classe de seconde avec le choix des spécialités. Avant on travaillait pour le bac et, quand on l’obtenait, on avait le droit de poursuivre dans le supérieur. »
Le Défenseur des droits alerte sur deux problèmes : l’absence de transparence des algorythmes locaux et le rôle de la réputation du lycée d’origine. Pourquoi, quand on est dans un lycée rural ou de banlieue, la moyenne est pondérée à la baisse ? C’est une ségrégation territoriales qui repose sur des préjugés.
Johan Faerber va plus loin. « Parcoursup, c’est une stratégie commerciale pour ouvrir un marché de l’éducation : le supérieur privé est en plein boum, le coaching en orientation également, les banques affûtent leurs prêts étudiants. Parcoursup, c’est trente ans après, le triomphe de Devaquet et de la sélection. »
L’alternative, c’est investir dans l’enseignement secondaire et supérieur pour être à la hauteur de la poussée démographique des années 2000. Créer des places, construire des universités, des IUT… si on veut que les jeunes puissent vivre pleinement, il faut investir massivement dans l’école.
Jacques Pumaréda